Easyjet a perdu plus de 1,3 milliard d'euros cette année, mais la situation s'améliore

Après un été encourageant, la compagnie low cost britannique assure que la situation s'améliore. Elle reste tout de même délicate avec d'importantes prévisions de pertes pour son exercice 2020-2021 qui s'est achevé fin septembre. Alors que les chiffres seront communiqués dans quelques semaines, la compagnie a d'ores et déjà prévenu que la perte avant impôts sera comprise entre 1,135 et 1,175 milliard de livres (entre 1,34 milliard et 1,39 milliard d'euros).
Léo Barnier
Easyjet a généré un léger profit opérationnel cet été.
Easyjet a généré un léger profit opérationnel cet été. (Crédits : Paul Childs)

Easyjet a publié ce 12 octobre ses prévisions de résultats pour son exercice annuel 2020-2021, qui s'est achevé le 30 septembre dernier. Au vu de la perte à venir, la compagnie low cost britannique a passé une année compliquée : elle devrait afficher un déficit avant impôts de plus d'un milliard d'euros. Mais elle est remontée en puissance cet été en augmentant significativement sa capacité, son nombre de passagers, son coefficient de remplissage jusqu'à afficher un résultat opérationnel positif pour ce dernier trimestre, à 47 millions d'euros.

Entre juillet et septembre, Easyjet a opéré près de 96 000 vols, contre à peine 60 000 sur les neuf premiers mois de l'exercice. Elle a pour cela mis en ligne jusqu'à 259 appareils. Le taux de remplissage est remonté à plus de 77 %, avec un pic à quasiment 79 % en août, alors qu'il peinait jusque-là à atteindre les 70 %. Cela représente au final plus de 13 millions de passagers transportés.

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Redémarrage du trafic affaires en septembre

La compagnie orange a, a priori, bénéficié de la bonne tenue de certaines destinations sur l'Europe du Sud cet été, tout comme du réamorçage du trafic d'affaires à partir de septembre. Celui-ci vient essentiellement des PME-PMI, qui reprennent les voyages plus rapidement que les grands groupes et qui n'ont pas de contrat avec des compagnies traditionnelles. Ce mouvement est aussi présent chez d'autres compagnies à bas coûts comme Transavia. En France, Easyjet a d'ailleurs revendiqué un quart de trafic affaires au mois de septembre.

Le point noir reste la circulation entre le Royaume-Uni et le Continent. Les restrictions mises en place par le gouvernement britannique pour l'entrée sur son territoire ont continué à impacter fortement le trafic. L'assouplissement instauré le 4 octobre devrait néanmoins permettre de faire redémarrer l'activité.

Johan Lundgren, directeur général d'Easyjet entend donc poursuivre cette augmentation de capacité sur l'exercice qui débute : « Nous sommes encouragés par la dynamique positive des réservations pour l'année fiscale 2022, ce qui nous a conduit à augmenter nos plans de capacité pour le premier trimestre afin de voler jusqu'à 70% des niveaux de 2019. »

Des résultats encore loin du compte

Bien qu'encourageants, ses résultats restent loin des années fastes d'Easyjet. A l'été 2019, elle transportait 28 millions de passagers avec un taux de remplissage de plus de 93 %.

Cela se ressent fortement dans les chiffres financiers. La génération d'un profit opérationnel de 40 millions d'euros au quatrième trimestre est notable pour la compagnie, tout comme la génération de plus d'un milliard d'euros de chiffres d'affaires contre moins de 250 millions au trimestre précédent. Pour autant, le résultat avant impôts sur l'été reste négatif à environ 165 millions d'euros. La situation reste donc difficile, surtout lorsque l'on sait que l'été est la saison la plus rentable.

A titre de comparaison, elle avait réalisé un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros et engrangé un profit avant impôts de plus de 600 millions d'euros à l'été 2019.

Sur l'année, le chiffre d'affaires tout juste dépasser 1,7 milliard d'euros et le déficit avant impôts va donc rester conséquent. Celui-ci est évalué entre 1,34 et 1,38 milliard d'euros. La compagnie garde néanmoins un niveau de liquidités élevé, avec « un accès illimité » à plus de 5 milliards d'euros et une dette nette en baisse de plus de 200 millions d'euros à environ 1 milliard d'euros.

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Recapitalisation avant rachat ?

Easyjet est également en train de finaliser une augmentation de capital de 1,4 milliard d'euros, la souscription s'étant achevée le 27 septembre. Cette opération est en grande partie défensive comme ce fut le cas pour d'autres compagnies européennes jusque-là, à commencer par Air France. Elle doit permettre à la compagnie orange de faire remonter ses fonds propres et d'améliorer significativement son bilan, mis à mal par la crise sanitaire.

Lors du lancement de la souscription, Johan Lundgren, affichait tout de même des velléités offensives, estimant que cette augmentation de capital « nous permettra également de nous positionner pour de la croissance, afin que nous puissions tirer parti des opportunités d'investissement stratégiques qui devraient se présenter à mesure que l'industrie aéronautique européenne émerge de la pandémie. »

Pour l'instant, c'est surtout Easyjet qui a été au centre des convoitises. Profitant d'une fenêtre de tir favorable, Wizzair a fait une première approche pour le rachat de la compagnie britannique. Celle-ci a été repoussée par le conseil d'administration, mais avant tout en raison d'un prix insuffisant. La porte semble donc ouverte à de futures offres.

Léo Barnier

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