Easyjet baisse les rémunérations en France pour mieux concurrencer Air France et Transavia

La compagnie low cost a annoncé des accords pour maintenir ses 1.800 emplois en France répartis sur sept bases. Si les représentants des pilotes ont fait des concessions sur leurs salaires - qui seront gelés pendant deux ans - en échange de "travailler moins", ceux des personnels navigants sont, eux, maintenus.
(Crédits : Hannibal Hanschke)

Easyjet se met en ordre de bataille pour la reprise sur le marché français. Alors que la concurrence s'annonce féroce entre Air France, sa filiale low-cost Transavia, Vueling, Volotea mais aussi Ryanair, Easyjet a signé plusieurs accords sociaux avec ses personnels basés dans l'Hexagone, lui permettant non seulement de maintenir sa présence en France mais aussi de baisser ses coûts. De quoi améliorer sa compétitivité et accompagner ainsi une guerre des prix qui s'annonce sans merci au fur et à mesure que l'Etat débranchera les aides.

Ce mardi, la compagnie aérienne britannique a en effet annoncé que ses 1.800 emplois en France seraient maintenus, grâce à des accords avec les organisations syndicales. Easyjet, qui revendique la deuxième place des compagnies en France et dispose de bases dans sept aéroports parisiens et de région, a vu son activité sévèrement limitée par la crise sanitaire et les restrictions aux déplacements, comme l'ensemble du secteur.

Un gel des salaires des pilotes avec un temps de travail réduit

L'un des accords porte sur un dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD), "qui nous permettra notamment d'apporter une forme de flexibilité en fonction de la reprise, de la saisonnalité notamment", selon le directeur de la compagnie pour la France et les Pays-Bas, Bertrand Godinot, lors d'une visioconférence de presse.

Un accord de performance collective (APC) permet quant à lui d'"assurer une efficacité opérationnelle qui soit améliorée", avec des concessions en terme de flexibilité et de salaires de la part des pilotes. "Mais on a quand même maintenu les salaires des PNC", les personnels navigants commerciaux, a souligné Bertrand Godinot.

Laure Maurel, déléguée syndicale UNAC, majoritaire chez Easyjet, a confirmé à l'AFP la conclusion de ces accords, dont les syndicats sont "contents et satisfaits" selon elle.

"On est contents parce que ça nous permet de sauver les emplois, sous certaines conditions bien sûr", a renchéri Arnaud Wiplier, délégué syndical du SNPL (pilotes): ces derniers "travailleront moins et gagneront moins".

Les concessions principales des pilotes sont le gel des salaires pendant deux ans, la suppression des bonus pendant deux ou trois ans selon la situation en avril prochain, une baisse du temps de travail associée à une baisse de salaire de 8%, a détaillé M. Wiplier.

La grande inconnue de l'été

"Je pense qu'on revient de loin parce que la crise était tellement violente que la suppression d'emplois était quelque chose qui était considéré sérieusement", a ajouté le représentant du SNPL, dont 93% des adhérents chez Easyjet ont accepté l'accord.

La maison mère d'EasyJet a annoncé il y a un mois n'avoir tourné qu'à 14% de ses capacités lors du premier semestre de son exercice décalé 2020-2021, et dit s'attendre à une perte de 690 à 730 millions de livres (800 à 850 millions d'euros) sur la période.

M. Godinot a estimé qu'il était "encore un peu tôt" pour estimer le niveau d'activité de la compagnie en France pendant la cruciale saison estivale: "on a travaillé sur la flexibilité opérationnelle pour pouvoir s'adapter à la demande".

Pour M. Wiplier, du SNPL, "à partir du moment ou Easyjet met en vente ce qu'ils ont prévu de mettre en vente cet été, alors les emplois sont sauvés pour trois ans (...) on est assez contents, vu le contexte, de pouvoir se projeter comme ça sur plusieurs années".

Lire aussi : Air France-KLM, toujours en chute libre au premier trimestre, mise sur cet été

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Commentaires 8
à écrit le 12/05/2021 à 15:22
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Évitons surtout les compagnie qui n'ont que des Boeing et qui ne font pas tourner nos usines de Toulouse, Nantes, Saint Nazaire.. Donc évitons Transavia et Ryanair. EasyJet, elle, est 100% Airbus, tout comme Volotea.

à écrit le 11/05/2021 à 18:34
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Attention à ne pas se tromper de cible. EasyJet est un gros client d'Airbus dt c'est le seul fournisseur et ses dizaines de milliers d'emplois en France, et sa concurrence est un bon aiguillon pour Transavia, avec un service à bord gratuit réduit au ...

à écrit le 11/05/2021 à 17:52
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Évitons de faire travailler esayjet, entreprise britannique, quand d'autres européennes voire françaises proposent les mêmes vols.

le 11/05/2021 à 18:14
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Bravo et merci à easyjet d'exister et offrir ce qu'AF n'offre pas au départ de la province .

le 11/05/2021 à 18:47
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Oui effectivement Easyjet propose des vols que AF ne fait pas mais je suis pas sur que vous préfériez les conditions de travail et de rémunération "à la Easyjet" et je ne vous parle même pas de Ryannair. Et puis l'avion c'est pas bien , le train...

le 12/05/2021 à 5:55
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leon, toujours un train de retard. Vieillir est un naufrage.

le 12/05/2021 à 7:04
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Oui, il faut pourtant en avoir les moyens. 20% de plus en moyenne pour un vol air France...

le 12/05/2021 à 19:07
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Évitons de dire n’importe quoi surtout 🤫

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