Felix et CityBird fusionnent pour booster le marché du scooter-taxi

La startup sera absorbée par le leader du moto-taxi qui cherche à se tourner vers les trajets urbains. Cyril Zimmermann veut installer ce segment de mobilité encore embryonnaire dans l'écosystème de plus en plus encombré et concurrentiel des services de mobilité à Paris. Felix-CityBird sera soutenu dans cette stratégie par une levée de fonds de 1,2 million d'euros financée par Via ID.
Nabil Bourassi
Felix et CityBird veulent populariser leur offre de taxi-scooter encore un marché de niche.
Felix et CityBird veulent populariser leur offre de taxi-scooter encore un marché de niche. (Crédits : Felix)

La famille des Mobitechs françaises (startups des mobilités) s'agrandit avec la naissance d'une nouvelle entité: Felix-Citybird. Il s'agit d'une fusion entre deux sociétés, la jeune pousse Felix née en 2016 et Citybird, lancé en 2011 et numéro un des taxis deux-roues en Ile-de-France.

1,2 million d'euros levés

Dans le détail, Felix est absorbé par Citybird, et Via ID, l'incubateur de start-up fondé par Mobivia (Norauto, Midas...) qui était déjà actionnaire de Felix, investit dans la nouvelle entité à hauteur de 1,2 million d'euros. Les fondateurs des deux entités restent néanmoins majoritaires dans le capital, et Cyril Zimmermann, fondateur de CityBird, sera le premier d'entre eux.

A terme, c'est le nom de Felix qui s'imposera à l'ensemble des services, même si CityBird sera maintenu dans un premier temps pour les prestations de moto-taxi B to B.

"Nous sommes passés d'un partenariat commercial à l'envie d'unir nos forces pour accélérer notre développement en échangeant nos retours d'expérience", explique à La Tribune Thibaut Guérin, cofondateur de Felix.

Pour Cyril Zimmerman, l'absorption de Felix va permettre "d'étendre le marché vers davantage de démocratisation"."L'objectif est de devenir le Uber du taxi-scooter électrique", expliquent les fondateurs, ou en d'autres termes: populariser un service encore confiné à un statut de marché de niche.

Selon lui, les scooters électriques peuvent répondre au problème de coûts posés par les motos thermiques qui sont "trois fois moins chers". Sans parler du carburant, un autre poste conséquent d'économies sur un deux roues 100% électrique. Grâce à ces gains, Cyril Zimmermann qui dirigera la nouvelle entité, veut se tourner vers le grand public.

Vers une pénurie de chauffeurs ?

Autre avantage, Felix-CityBird espère également résoudre la problématique de ressource humaine annoncée par l'arrivée d'un examen pour les chauffeurs. Si tout se passe bien, celui-ci entrera en vigueur en septembre, mais les dirigeants de Felix-CityBird craignent qu'il ait le même effet que celui qui frappa les chauffeurs VTC début 2018. Uber avait alors perdu près de 25% de ses chauffeurs.

"Le vrai sujet, c'est le recrutement des chauffeurs", insiste Cyril Zimmermann. "Pour développer la demande, il faut développer l'offre", explique-t-il comme une évidence, mais pour mieux illustrer le caractère stratégique de ce paramètre: "notre offre est restreinte parce que nous sommes dans un marché réglementé". Si Felix tourne avec une trentaine de chauffeurs, CityBird en compte une centaine. "Nous espérons recruter plusieurs centaines de nouveaux chauffeurs d'ici la fin de l'année", lance Cyril Zimmerman, qui tempère aussitôt: "tout dépendra de l'examen qui sera mis en place par les pouvoirs publics".

Felix-CityBird innove ainsi dans son segment en devenant une des premières entités, en Europe au moins, à se consolider tout en déployant une stratégie de développement très offensive. "Nous allons développer notre offre sur Paris en première priorité avant d'aller dans les grandes villes de province pour occuper le marché", lance Cyril Zimmermann. "Nous irons à l'international, probablement dans la deuxième partie de 2019", ajoute-il en précisant qu'il faudra peut être imaginer un nouveau tour de table à ce moment-là.

Paris saturé de services de mobilités

Felix-Citybird se consolide à l'heure où le marché des nouvelles mobilités est en train de vivre une profonde remise en cause. D'un côté, les services de libre-service Velib et Autolib sont en pleine déconfiture, de l'autre, les scooters en free-floating de type Cityscoot ou Coup sont en train d'exploser avec des flottes de plusieurs milliers (plus de 5.000 avant la fin de l'année) de scooters sillonnant les rues de la capitale avant la fin de l'année. Sans parler des sociétés de VTC qui se bousculent... En clair, Felix-Citybird doit s'installer dans le paysage parisien des services de mobilités...

"Nous avons une conviction, dans une ville saturée de véhicules, le deux roues est une évidence", répond Cyril Zimmermann. "La qualité de service est notre principal angle d'attaque en nous positionnant en leader sur un segment de marché très précis", abonde Thibaut Guérin. "Le confort d'être conduit, le gain de temps, l'appréhension du deux roues..., ce sont autant d'arguments en faveur de ce service", veut croire le fondateur de CityBird. Felix, qui sort d'une période de six mois de test revendique près de 3.000 clients, ce qu'il considère comme un succès et la preuve que le marché existe. Un marché qui n'existe pas qu'en France puisque de l'autre côté du monde, un indonésien s'est hissé au niveau de licorne valorisée 5 milliards de dollars (900.000 chauffeurs, 15 millions d'utilisateurs actifs par semaine...) et qui a également invité dans son capital... Via ID !

Nabil Bourassi

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