Le transport aérien, enfin un business"normal" ? (IATA)

L'association internationale du transport aérien (Iata) a révisé à la hausse ses prévisions de bénéfices. Le résultat opérationnel du secteur devrait s'élever à 62,2 milliards de dollars.Pour la deuxième année consécutive, les capitaux employés par les compagnies seront rentables.

Le transport aérien est-il en train de devenir un business normal capable de créer de la valeur pour les investisseurs ? Peut-être. Pour la deuxième fois d'affilée, les capitaux employés de l'ensemble des compagnies aériennes prises dans leur globalité seront rentables en 2016, a indiqué Tony Tyler, le directeur général de l'Iata, l'association internationale du transport aérien, réunie ce jeudi à Dublin pour son assemblée générale.

Jamais dans l'histoire de l'aviation commerciale, une telle situation n'était survenue. Autrement dit, le secteur n'avait jusque là jamais rapporté un centime aux investisseurs.

"Après des décennies de destruction de valeur, c'est une réussite significative. Mais, le niveau atteint est toujours le minimum auquel s'attend un investisseur", a expliqué Tony Tyler, en précisant que "les compagnies ne gagnent en moyenne que 10,42 dollars par passager".

Le carburant représente moins de 20% des coûts

Principal indicateur de rentabilité, le retour sur capitaux employés devrait se situer à 9,8% cette année, alors que le coût du capital est estimé à 6,8%. Cette performance traduit l'explosion des profits pour le secteur en raison de la chute des cours du pétrole, dont le prix moyen du baril devrait s'élever à 45 dollars contre 53,9 dollars en 2015 et 116,6 dollars en 2014, et de la forte hausse du trafic, lequel devrait encore augmenter de 6,2% en 2016, après une hausse record de 7,4% l'an dernier. Le carburant ne représente plus que 19,7% des coûts des compagnies, contre 33,1 % il y a quatre ans.

Il faudra donc que les compagnies fassent encore des efforts si elles veulent maintenir cette rentabilité en cas de remontée du prix du baril.

Les profits explosent

En 2016, les compagnies aériennes devraient dégager un bénéfice opérationnel de 62,2 milliards de dollars en 2016, contre 59,5 milliards l'an dernier (et non de 55 milliards comme prévu en décembre). Il s'agit d'une révision à la hausse des prévisions de l'Iata. Celle-ci tablait en décembre sur un profit opérationnel de 58,6 milliards de dollars. Ce bond des profits intervient alors que le chiffre d'affaires devrait baisser très légèrement de 1,3%, à 709 milliards de dollars en raison du recul des prix des billets de 7% (après une baisse de 10,7% en 2015) liée à la fois à la levée des surcharges carburant et de la concurrence féroce que se livrent les compagnies. Le bénéfice net devrait s'approcher des 40 milliards, à 39,4 milliards de dollars, contre 35,3 milliards en 2015.

Les compagnies US toujours championnes du monde des profits

Pour autant, la performance ne doit pas masquer l'énorme diversité des performances selon les régions du monde. Les compagnies américaines représentent en effet plus de la moitié des bénéfices du transport aérien (25,9 milliards de bénéfices nets). Une performance qui résulte notamment de la baisse de la facture carburant et un recul de la recette unitaire beaucoup moins fort en raison de de la consolidation du secteur après les fusions entre Delta et Northwest en 2008 puis entre United et Continental en 2010. Cette concentration s'est renforcée en 2014, avec la fusion entre American Airlines et US Airways, effective fin 2013. En outre, dans la mesure où le baril s'achète en dollars, la baisse du prix du brut n'est pas compensée par le recul de l'euro par rapport au dollar comme le subissent les compagnies européennes.

L'Europe rattrape l'Asie

En Europe, les compagnies confirment leur retour aux bénéfices. Elles devraient collectivement dégager 7,5 milliards de dollars de bénéfices nets en 2016, quasiment comme l'an dernier (7,4 milliards). Mais là aussi les différences sont énormes entre Lufthansa et surtout IAG qui dégagent de gros bénéfices et Air France-KLM qui reste derrière.

La performance des compagnies européennes égale plus ou moins celle des transporteurs d'Asie Pacifique (7,8 milliards de dollars de bénéfices nets) dont les résultats ne progressent que de 600 millions. Plusieurs compagnies souffrent en effet de la concurrence des compagnies du Moyen-Orient dont le bénéfice net devrait s'améliorer en passant de 1,4 milliards de dollars à 1,6 milliard, à 1,8 milliard. Les compagnies d'Amérique latine devraient sortir du rouge en affichant un maigre profit de 100 millions d'euros, tandis que les transporteurs africains vont être rester dans le rouge, à 500 millions de dollars, en amélioration de 200 millions, par rapport à 2015.

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Commentaire 1
à écrit le 02/06/2016 à 22:11
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Business veut dire rentabilité? Patient ou usagé veut dire client? L’intérêt de certain prévaut sur le collectif!

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