Quel transport aérien pour demain ? Revivez le débat du Paris Air Forum

Ben Smith, directeur-général d'Air France- KLM, Johan Lundgren, son homologue d' Easyjet, Marco Sansavini, PDG de Vueling, et Olivier Jankovec, directeur général d'ACI (Airport Council International) Europe, ont débattu, à l'occasion du Paris Air Forum, du transport aérien de demain. Tous comptent sur la reprise pour assainir les comptes et repartir d'un bon pied. D'autant qu'au-delà de maintenir leur compétitivité, il leur faut s'atteler à une autre tâche, celle de rendre leurs activités plus durables.
(Crédits : Reuters)

Avant de penser à demain, les acteurs de l'aérien doivent déjà relever les défis d'aujourd'hui. Que se soit Ben Smith, directeur général d'Air France- KLM, Johan Lundgren, DG d'Easyjet, Marco Sansavini, PDG de Vueling, ou Olivier Jankovec, directeur général d'ACI Europe, réunis dans un panel lors du Paris Air Forum qui s'est tenu le 7 juin, tous font face aux mêmes difficultés : il s'agit, alors que la demande s'envole après la pandémie, d'offrir le meilleur service possible, sur fond de pénurie de main d'oeuvre et de vols retardés ou annulés... Chacun joue sa partition. Ben Smith a mis en avant aussi bien les capacités du groupe : le nombre d'appareils (même s'il attend avec impatience ceux que Boeing doit livrer...) et ses deux grands hubs, Paris et Amsterdam, que les avancées en matière de synergies, synonymes d'économies, sous forme, notamment, de commandes communes d'appareils. Sans oublier le fait de disposer d'une compagnie low cost, Transavia, face à la concurrence dans ce secteur, pour couvrir à terme toute l'Europe, y compris à partir de métropoles régionales comme Lyon ou Marseille, et même l'amélioration du climat social chez Air France...

Marco Sansavini s'est félicité quant à lui d'avoir gardé ses équipes en l'état à travers l'Europe et reçu en outre des slots supplémentaires à Orly (cédés par Air France, d'ailleurs, faisant passer Vueling au deuxième rang des plus grands opérateurs dans cet aéroport). Quant à Johan Lundgren, il a estimé qu'easyjet a amélioré sa compétitivité et doit continuer...

Recapitalisation

D'autant que, du fait des dettes qu'affichent nombre de compagnies aériennes, le marché pourrait évoluer et un mouvement de consolidation se mettre en place dans les mois qui viennent. « Nous sommes très bien tous seuls, assure d'entrée de jeu Johan Lundgren. Mais il pourrait y avoir des places à prendre sur certains marchés si des compagnies les désertent. »

« Nous avons déjà eu des expériences malheureuses en Italie, mais nous regardons effectivement ce qui se passe en Europe », a avancé Ben Smith.

Cependant, sa priorité est à la recapitalisation du groupe, ne serait-ce que pour rembourser les prêts des Etats français et néerlandais. A cet égard, le partenariat stratégique entre Air France-KLM et CMA CGM, le numéro deux mondial du fret, qui va prendre 9% du capital du transporteur aérien (devenant ainsi le quatrième actionnaire d'Air France-KLM devant Delta Airlines), revêt à ses yeux une importance capitale.

Des dettes, les aéroports en ont aussi.

« Nous avons eu beaucoup moins d'aides que les compagnies aériennes et malgré les pics d'activités que nous connaissons actuellement, nous n'envisageons pas de revenir aux revenus pré-pandémie avant 2032 », a déploré Olivier Jankovec.

Pourtant, il va falloir des fonds... Tous les acteurs du secteur vont en effet devoir investir dans la digitalisation, afin de baisser les coûts opérationnels et de maintenance, comme dans la décarbonation. Ce qui implique, entre autres, un renouvellement des flottes ou une modernisation des moteurs, et peut-être, comme le souhaite Olivier Jankovec, une meilleure collaboration entre aéroports et transporteurs pour  la mise en place de développements commerciaux communs. « Seule une croissance accrue nous permettra d'avoir les revenus nécessaires pour mener à bien cette évolution », martèle Johan Lundgren. Et cela tombe bien : « Les consommateurs sont au rendez-vous », a conclu Ben Smith, en proclamant sa foi en l'avenir et en un nouveau décollage pour un transport aérien plus durable.

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Commentaires 2
à écrit le 17/06/2022 à 18:41
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Ce n'est ni le covid ni les écologistes qui nuisent au transport aérien ! Il était déjà mal en point en 2019, le covid l'a achevé en 2020. Les raisons ? Un modèle économique imbécile, le «bas-coût/bas-prix» (low-cost). Les prix des billets étant infé...

à écrit le 17/06/2022 à 9:09
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En principe la performance des communications devrait éviter les déplacements inutiles!

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