Ryanair évoque une "pression à la hausse "sur les prix cet été en Europe

Ryanair a fait état lundi d'une perte pour les trois derniers mois de 2021 mais a toutefois dit espérer que les réductions de capacité de ses rivaux contribuent à faire monter les prix pendant la prochaine saison estivale.
(Crédits : WOLFGANG RATTAY)

96 millions d'euros de pertes pour Ryanair au cours des trois derniers mois de l'année 2021 qui correspondent au troisième trimestre de son exercice fiscal. C'est ce qu'a annoncé ce lundi le groupe européen de compagnies low-cost. Une perte inférieure aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur 101 millions d'euros. Pour rappel, Ryanair avait perdu 306 millions d'euros au même trimestre l'an dernier après un bénéfice de 88 millions d'euros sur la même période en 2019.La première compagnie aérienne à bas coûts d'Europe a également confirmé sa prévision d'une perte entre 250 millions et 450 millions d'euros pour son exercice financier annuel, qui se termine le 31 mars. De son côté le chiffre d'affaires trimestriel a plus que quadruplé sur un an à 1,47 milliard d'euros, le tout pour un trafic de 31,1 millions de voyageurs.

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Les inquiétudes concernant Omicron commencent à s'estomper

Le directeur général du groupe Michael O'Leary a déclaré que les perspectives restaient incertaines malgré un "très fort rebond" des réservations ces dernières semaines, les inquiétudes concernant le variant Omicron commençant à s'estomper.

"Nous espérons que le déploiement des troisièmes doses de vaccins à travers l'Europe ces dernières semaines et la preuve croissante qu'Omicron est moins virulent que d'autres variants vont permettre aux gouvernements de l'Union européenne de retirer les restrictions aux voyages", a insisté le dirigeant.

Le gouvernement britannique a levé courant janvier une grande partie des limites aux voyages à destination de l'Angleterre. Les voyageurs n'auront notamment plus à se faire dépister au Covid-19 avant leur trajet et n'auront plus, s'ils sont vaccinés, à s'isoler en attendant le résultat d'un test PCR après leur arrivée.

"Les réservations récentes se sont améliorées, à la suite de l'assouplissement des restrictions de voyage, mais la courbe de réservation reste très tardive et rapprochée, de sorte que le trafic du quatrième trimestre nécessite d'être stimulé par une baisse des prix", a-t-il expliqué.

Hausse des prix cet été ?

Le directeur financier de Ryanair, Neil Sorahan, a toutefois mis en avant dans un entretien avec Reuters les réductions de capacité entreprises par plusieurs de ses concurrents qui pourraient induire "une pression à la hausse sur les tarifs" cet été, période à laquelle le secteur s'attend à une forte demande.

Pour son exercice 2021-2022, Ryanair a réaffirmé son objectif de transporter près de 100 millions de passagers. Pour l'exercice à venir qui sera clos en mars 2023, Michael O'Leary a dit la semaine dernière s'attendre à transporter 165 millions de passagers. Il prévoit une accélération du trafic sur les cinq prochaines années: "de 149 millions de passagers annuels pré-Covid, nous anticipons une croissance de 50% à plus de 225 millions de passagers pour l'exercice 2026". Un plan de croissance à 5 ans qui va permettre de créer plus de 6.000 nouveaux emplois"

Concernant les négociations avec Boeing, Ryanair est "très loin" d'un nouvel accord pour une prochaine commande d'avions 737, a indiqué Neil Sorahan. La compagnie avait mis fin en septembre à ses discussions avec l'avionneur pour une commande de 10 Boeing 737 MAX, citant des désaccords sur le prix, mais avait dit rester en contact avec Boeing, son principal fournisseur.

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LES COMPAGNIES BRITANNIQUES CRAIGNENT DES VOLS FANTÔMES

Le gouvernement britannique a annoncé la semaine dernière que les compagnies aériennes devraient utiliser à partir de l'été 70% de leurs créneaux de décollage et d'atterrissage pour ne pas les perdre, contre 50% aujourd'hui, faisant craindre des vols presque vides. Les compagnies bénéficieront "d'une flexibilité accrue lorsqu'elles justifient de ne pas pouvoir les utiliser", a précisé le gouvernement, disant vouloir ainsi éviter les "vols fantômes", assurés par des compagnies uniquement pour conserver leurs créneaux horaires. Mais cette décision pourrait "forcer les compagnie" à faire voler des vols ne transportant qu'un petit nombre de passagers, a prévenu le directeur général d'IAG, maison-mère de British Airways et d'Iberia, Luis Gallego. En temps normal, les compagnies doivent utiliser au moins 80% des créneaux de décollage et d'atterrissage qui leur sont attribués dans les aéroports, sans quoi elles perdent leurs droits la saison suivante. Ces règles ont été rendues inapplicables par la crise sanitaire, qui a provoqué l'effondrement du trafic aérien depuis mars 2020, et ont été suspendues puis assouplies au Royaume-Uni, comme dans l'Union européenne. Les aéroports londoniens ont salué la décision. Gatwick, particulièrement affecté par les annulations de vols, a parlé d'"un coup de pouce très bienvenu", dans une déclaration transmise à l'AFP. La Commission européenne prévoit de son côté de relever ce niveau à 64% à compter du mois d'avril 2022. Le niveau de 50% de créneaux à utiliser était déjà jugé excessif par de nombreux acteurs d'un secteur encore convalescent.

(Avec Reuters et AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 31/01/2022 à 15:35
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Quand le transport aérien redeviendra ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être (ie : un transport coûteux strictement limité à des besoins vitaux), nos petits enfants auront un avenir. Car ce sont eux qui paieront le prix de notre débauche actuelle.

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