Genévrier lance son premier produit biotech

Les laboratoires installés à Sophia-Antipolis vont mettre sur le marché cet hiver Endocell, un kit prêt à l'emploi destiné à améliorer la procréation assistée.

Après avoir agrandi ses locaux cet été, Genévrier Biotechnologie s'apprête à mettre sur le marché Endocell, le premier produit thérapeutique personnalisé issu de sa recherche et développement (R&D). Premier centre européen de culture cellulaire à visée thérapeutique, ce département des Laboratoires Genévrier, créé en 1998, a la particularité de s'appuyer sur les possibilités curatives des cultures cellulaires autologues, autrement dit des cellules issues d'une personne et administrées à la même personne.

Endocell, qui a obtenu l'autorisation de mise sur le marché, est destiné à l'assistance médicale à la procréation. Il vise à améliorer les taux de grossesse. C'est aujourd'hui le seul système existant de coculture autologue embryon-endomètre de la mère. Concrètement, Endocell est un kit prêt à l'emploi de puits de culture contenant un tapis de cellules d'endomètre maternel sur lequel sont déposés, après fécondation in vitro, les embryons pour favoriser leur développement avant leur implantation. « Il permet de recréer in vitro les conditions optimales qui existent ?in vivo? et d'apporter ainsi les facteurs essentiels nécessaires au développement de l'embryon », explique Gilles Badot, directeur des relations professionnelles de Genévrier.

De fait, la thérapie cellulaire offre l'avantage majeur d'utiliser les propres cellules de l'individu, afin de reproduire en laboratoire les processus de réparation et de reconstruction des tissus tels qu'ils se produisent en conditions naturelles. Une voie de recherches qui intéressent particulièrement Genévrier pour ses domaines de prédilection : outre la gynécologie (fertilité), la rhumatologie (arthrose, traumatologie du sport) et la dermatologie (tissue engineering).

« Le surplace, c'est la mort »

Prévu au cours de l'hiver, le lancement d'Endocell interviendra donc quelques mois seulement après que le centre de biotechnologies a pris possession de ses nouveaux 300 m2. Un agrandissement qui a nécessité 3,8 millions d'euros d'investissements. Mais un effort financier et logistique indispensable à la société pour passer de la recherche appliquée à la phase industrielle. « Nous faisons le choix d'investir et de recruter pour progresser, souligne Gilles Badot. Dans le domaine pharmaceutique, le surplace ou la rigueur, c'est la mort. Nous ne faisons pas l'économie du recrutement, de l'investissement. Chaque année, 18 % du chiffre d'affaires sont réinjectés dans la recherche et le développement. » En 2009, par exemple, ce sont donc 21,4 millions d'euros qui ont été consacrés à la R&D, alors que son chiffre d'affaires est ressorti à 120 millions d'euros (112 millions en 2008).

Créés en 1920 à Neuilly (Hauts-de-Seine), les Laboratoires Genévrier, présidés par Arturo Licenziati, sont installés à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes) depuis 1987 lors de son rachat par une nouvelle équipe. Aujourd'hui, l'entreprise, qui détient 83 brevets industriels, emploie plus de 380 salariés et table sur un chiffre d'affaires de 135 millions d'euros en 2010. Ce qui en fait le quatrième laboratoire pharmaceutique indépendant français. Ses développements vont devoir se traduire par de nouvelles extensions de bâtiments, soit plus de 10 millions d'euros à y investir dans les deux prochaines années.

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