La Sill veut monter en gamme

Devenu leader mondial de la production de poudre de lait pour chocolat avec le rachat de LSM, la Sill prend le chemin de la valeur ajoutée.

en rachetant, en octobre dernier, la Laiterie de Saint-Malo (LSM), le groupe agroalimentaire finistérien Sill a fait d'une pierre deux coups. Il est devenu numéro un mondial de la poudre de lait pour le chocolat et possède désormais la marque Malo, positionnée sur le segment des produits laitiers à forte valeur ajoutée.

« Les négociations avec les propriétaires de LSM ont débuté avant l'été et ont été perturbées par la crise financière. Dès septembre, nous avons senti la restriction du crédit aux PME par les banques », indique Gilles Falch'un, le dirigeant de la Sill, installée à Plouvien (Finistère). Le rachat a porté sur l'intégralité du capital, aux mains de la famille Gizard et des groupes coopératifs Terrena et Coopagri. Le fils du fondateur de la laiterie de Saint-Malo, Rémy Gizard, reste aux commandes de l'entreprise.

Depuis 1970, LSM s'est spécialisée dans le lait sous procédé « hatmaker roller ». De ce lait est tirée une poudre utilisée par l'industrie chocolatière destinée à la fabrication de boissons chocolatées ou de tablettes de chocolat pour le compte de groupes tels que Lindt ou Nestlé, des producteurs cashers ou biologiques. Deux tiers des tablettes consommées en France sont issues de la poudre de lait de LSM. Avec 20.000 tonnes de poudre produites chaque année, la société est leader mondial du secteur avec 20 % de parts de marché pour un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros. « 65 % de cette production est vendue à l'exportation, en particulier en Europe, au Maghreb et au Moyen-Orient. Nous comptons sur les synergies commerciales entre la Sill et LSM pour développer nos ventes internationales sur ce produit, en priorité à destinations de l'Asie où le contexte sanitaire ? avec l'affaire du lait contaminé à la mélamine ? rend les populations sensibles à la qualité et à la traçabilité des produits », affirme Gilles Falch'un. Dans l'escarcelle LSM, la Sill a également pris possession de la marque Malo, 18.000 tonnes de produits par an. Installée sur le segment de l'ultrafrais avec ses yaourts et ses fromages frais, la marque est essentiellement cantonnée au Grand Ouest. « Notre ambition est d'en faire une marque à couverture nationale à terme », ajoute le dirigeant de la Sill.

impératif économique

Le rachat de LSM préfigure la volonté d'une montée en gamme affirmée par la Sill. Si le groupe a développé ses marques propres dans les plats élaborés avec la Compagnie Artique, les soupes La Potagère, les jus de fruits Plein Fruit, 80 % de son chiffre d'affaires ? 220 millions d'euros l'an dernier hors LSM ? proviennent de la fabrications sous marques distributeurs pour les GMS (grandes et moyennes surfaces).

« Le rachat de la laiterie Le Gall, qui fabrique des beurres de baratte, avait déjà montré ce souhait de mieux valoriser notre matière première principale, qui est le lait. C'est de plus en plus un impératif pour des groupes comme le nôtre de nous diriger vers des produits à plus forte valeur ajoutée. Surtout dans l'industrie du lait où le contexte économique incite les intervenants à des économies d'échelle plus poussées. » n

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ce qui prouve et cela a toujours été , que celui qui travaille et qui veut sans donner la peine réussi même en période difficile. Il n'est jamals bon de rester les deux pieds dans la même chaussure.

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