Eurintel en ordre de bataille pour tripler ses effectifs

Avec la reprise de l'usine angevine de Continental, le fabricant de cartes et coffrets électroniques poursuit sa diversification sectorielle.

Le challenge est à la hauteur de l'ambition d'Eurintel. La filiale du groupe de sous-traitance électronique Eolane, spécialisée dans la fabrication de cartes et coffrets électroniques pour l'aéronautique, la défense et la recherche pétrolière, vient de changer de dimension. La reprise du site angevin de Continental et de l'une de ses activités va non seulement permettre à Eurintel d'ajouter une quatrième corde à son arc, mais également de se doter d'un site industriel d'envergure dimensionné pour accueillir 600 personnes.

Si l'objectif de cette croissance externe est de s'implanter sur le marché automobile via la fabrication des régulateurs de tension pour alternateur de voiture, abandonnée par l'équipementier automobile, il s'agit aussi pour Eurintel d'acquérir une technologie d'assemblage électronique de pointe (« chip on board », résistant aux environnements extrêmes) afin de l'adapter aux secteurs de l'aéronautique et de la défense. « Cette acquisition représente 30 % d'activité supplémentaire et fait passer nos effectifs de 180 à 240 salariés », explique Yannick Bourdin, directeur d'Eurintel.

300 salariés d'ici à 2010

Avec 10.000 m2 de bâtiments dont deux salles blanches, l'entreprise va disposer de locaux aux normes pour traiter les cartes électroniques et surtout de capacités de stockage adaptées aux quelque 15.000 références produites par l'entreprise. « La reprise comprend aussi du matériel de test de fiabilité aux vibrations par exemple et de résistance [notamment à la corrosion] qui va nous permettre d'élargir notre champ de prestations », ajoute le dirigeant. Eurintel interviendra ainsi de la gestion du projet à la conformité des produits en passant par l'achat des composants et la fabrication.

De quoi maintenir un rythme de progression de l'activité proche de 12 % par an à l'instar des trois derniers exercices. Le chiffre d'affaires de 2008 attendu à 20 millions d'euros contre 14,5 millions en 2007 a toutefois été dopé par l'acquisition de Continental. Même si les commandes du secteur automobile étaient en retrait de 30 % au dernier trimestre de 2008, Yannick Bourdin prévoit une hausse de 10 % en 2009, « car les marchés de la défense et de l'aéronautique restent porteurs », assure-t-il. L'objectif est d'atteindre un effectif de 300 salariés d'ici à 2010.

La prochaine cible d'Eurintel pourrait être les activités de Thomson à Angers, tandis qu'Eolane tente de boucler l'acquisition du groupe Cofidur (120 millions d'euros de chiffres d'affaires, 1.000 salariés). Depuis un an, les deux spécialistes français de la sous-traitance électronique sont en discussion dans l'objectif de constituer un « leader européen de la conception et de la fabrication de matériels d'électronique professionnelle », détaille Paul Raguin, PDG d'Eolane, qui prévoyait de racheter les actions de Cofidur détenues par des financiers. Mais les dirigeants de Cofidur représentés au capital par la structure EMS Finances s'opposeraient finalement à cette vente, regrettant « l'absence d'information sur la stratégie et les perspectives pour les sociétés » de leur groupe proposée par Eolane. n

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