Parisot réussit son redressement

Le premier fabricant français de meubles en kit mise désormais sur le lancement d'une usine Ikea en Haute-Saône.

Jean-Marc Toussaint

à Épinal

Confronté au départ de son président, Michel Rességuier, le leader français du meuble en kit, Parisot, a nommé un fidèle pour assurer la transition. L'ex-directeur financier, Jacques Cuelhe, salarié du groupe depuis 1974, a été nommé directeur général délégué, en attendant la nomination d'un « président entrepreneur ». Dans le milieu industriel, le départ de Michel Rességuier en a surpris plus d'un. En dix-huit mois, ce « manager de crise » est parvenu à un redressement spectaculaire du groupe. Symbole de ce retournement, à Mattaincourt (Vosges) Parisot MVM a bouclé l'année 2008 par un résultat bénéficiaire après huit années consécutives de perte. Même chose pour les autres filiales françaises de Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône) et Dunkerque (Nord), malgré « un second semestre plus difficile » et de gros remous dans le secteur qui se sont traduits par les dépôts de bilan successifs de Cauval-Dumestre, GMC ou encore Teisseire.

le pôle roumain en crise

« Manager de transition », le temps de remettre le groupe sur les rails, Michel Rességuier n'a toutefois pas totalement bouclé sa mission et part à la suite d'un « désaccord sur la stratégie à mettre en place dans les quatre usines roumaines ». Car malgré la suppression de quelque 700 salariés, le pôle roumain, spécialisé dans le meuble massif, n'est toujours pas revenu à l'équilibre. « Les salaires augmentent beaucoup plus vite que la productivité. De plus, les 1.900 personnes concernées n'ont pas réagi comme nous le souhaitions », observe Jacques Cuelhe, confronté en prime à une baisse de commandes d'environ 30 % depuis cet été sur le meuble massif.

Dans ce contexte, Parisot envisage « un nouveau plan d'ajustement des moyens », sans exclure une cession pure et simple. « Nos usines roumaines concentrent la moitié des salariés du groupe, mais ne génèrent que 12 % du chiffre d'affaires (300 millions d'euros l'an dernier) », résume Jacques Cuelhe.

De fait, c'est surtout en France que Parisot va concentrer ses investissements?: 8 à 10 millions cette année sur les trois sites français, sans oublier le projet de construction d'une usine principalement orientée vers la fabrication des placards et totalement dédiée à Ikea, le géant suédois du meuble en kit. Un projet qui mobilisera 35 millions d'euros et générera la création de 150 emplois. « Nous hésitions entre une implantation à Mirecourt [Vosges] et Saint-Loup-sur-Semouse. Ce sera finalement ce dernier », annonce Jacques Cuelhe.

activité faible à l'export

Parisot va par ailleurs multiplier ses efforts pour développer le chiffre d'affaires à l'export, qui plafonne à 15 % aujourd'hui. « Nous avons des parts de marché à prendre en Allemagne, mais aussi en Europe de l'Est », indique Jacques Cuelhe, qui se dit « prudent, mais raisonnablement confiant pour 2009 ». Parisot emploie encore 4.200 salariés dans le monde dont 1.750 en France, 1.900 en Roumanie et 500 en Chine, où le groupe ne fait que du sourcing. n

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