En Bourgogne-Franche-Comté, l’Ademe se tourne de plus en plus vers les entreprises

À l’occasion de l’annonce de son bilan 2022 et de ses perspectives 2023, fin avril, à Dijon, l’Ademe Bourgogne-Franche-Comté révélait un budget doublé par rapport à l’année précédente, lui permettant d’envisager 2023 sous de bon augure. L’agence de la transition écologique qui accompagne depuis ses débuts les collectivités, ouvre ses perspectives pour aider davantage les entreprises à accélérer leurs actions en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
« Les collectivités devront étudier et identifier les solutions les plus pertinentes pour trier les déchets alimentaires à la source », préconise aussi l'Ademe.
« Les collectivités devront étudier et identifier les solutions les plus pertinentes pour trier les déchets alimentaires à la source », préconise aussi l'Ademe. (Crédits : Amandine Ibled)

« Avant, lorsque nous avions 30 millions d'euros de budget pour l'année, c'était une bonne année. En 2021, nous avons reçu 60 millions d'euros et en 2022, nous avons atteint 110 millions d'euros ! », s'enthousiasme Jean-Luc Saublet, directeur régional adjoint de l'Ademe Bourgogne-Franche-Comté. Soit une enveloppe qui a été multipliée par quatre en 3 ans et qui a permis de répondre à 443 projets contre 350 en moyenne les années précédentes. Si le nombre d'effectifs au sein de l'Agence n'a, lui, pas été multiplié par quatre, l'équipe s'est en revanche réorganisée en créant un pôle d'acteurs économiques pour gérer ce budget. « Ce qui a vraiment changé, ce sont les crédits du plan de relance et de France 2030. Nous étions une agence dédiée principalement aux collectivités, nous nous sommes résolument tournés vers le monde de l'entreprise », précise Jean-Luc Saublet.

De fait, 73% des 110 millions euros ont été destinés aux entreprises en 2022, indique l'Ademe. Les demandes de projets ont porté majoritairement sur les réseaux de chaleurs et les énergies renouvelables, mais aussi sur la décarbonation des grandes entreprises, notamment via le dispositif France 2030 dans la production industrielle (53%) et pour la gestion des déchets et l'économie circulaire (26%). Plus habituée à traiter avec les TPE et PME, l'équipe s'est confrontée au milieu des grands groupes. Par exemple, dans le Doubs, parmi les 28 projets lauréats qui ont bénéficié au total d'une aide de 16 millions d'euros de l'Ademe, se trouve celui d'Engie Energie Services pour le compte de Stellantis. Le projet réside dans la mise en place d'une boucle d'eau chaude au niveau du process industriel permettant de substituer la vapeur par de l'eau chaude.

« Ce changement de vecteur énergétique diminuera les pertes pour une meilleure efficacité énergétique et une réduction de CO2 de l'ordre de 4000 tonnes de Co2 / an », assure Jean-Luc Saublet. Le Jura arrive en première position. C'est le département qui a reçu le plus d'aide de l'Ademe en 2022, soit 31,5 millions d'euros pour 17 projets lauréats, dont celui de l'entreprise Bouvard Alina Industrie qui a mis en œuvre une démarche d'écoconception de biscuits Petit Beurre, à Dole.

Fonds vert : les collectivités se mobilisent

Pour autant, l'Ademe n'oublie pas les collectivités avec trois projets majeurs portés dans les territoires : une nouvelle chaufferie biomasse à Dole (Jura), un contrat d'Objectifs territorial de la communauté de communes (COTE) du Val de Morteau (Jura) et un projet hydrogène à Belfort (90). Alors que le préfet de région, Franck Robine, se réjouissait que « la Bourgogne-Franche-Comté était la région qui avait rempli le plus dossiers pour répondre aux aides du Fonds vert », la nouvelle directrice de l'Ademe, tout juste nommée, Adrienne Simon Krzakala, constatait que les collectivités avaient largement répondue présentes : « Les maires ont su profiter de l'opportunité et il faut s'en réjouir ! De nombreuses communes qui étaient absentes des radars se sont faites connaitre.» Par exemple, pour des travaux de rénovation, non prioritaire, d'un stade ou d'une salle de gym, qui étaient régulièrement reportés faute de moyens.

Autre sujet important : la gestion des biodéchets. Dans le cadre de la loi du 20 février 2020 contre le gaspillage alimentaire et pour l'économie circulaire, à partir du 1er janvier 2024, « les collectivités devront étudier et identifier les solutions les plus pertinentes pour trier les déchets alimentaires à la source ». Pour rappel, l'Ademe dispose d'une enveloppe de 100 millions d'euros au niveau national pour aider les collectivités et les entreprises. Il leur reste donc 8 mois pour demander des aides dans le cadre du Fond vert. « C'est le dernier moment pour demander des aides car nous ne pouvons aider que ce qui n'est pas règlementaire », insiste Adrienne Simon Krzakala.

En 2023, l'Ademe BFC poursuit sa mission d'accompagnement sur les thématiques de la décarbonation des pratiques de production industrielle et agricole, de mobilité et de construction. Pour cela, elle souhaite recruter six personnes au profil d'ingénieurs.

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