Les salariés allemands sont ceux qui craignent le plus pour leur emploi

Aussi surprenant que cela puisse paraître, en Europe, les salariés Allemands sont ceux qui craindraient le plus pour leur emploi, selon le baromètre Edenred-Ipsos. Paradoxalement, ils seraient aussi les moins fidèles à leur entreprise.
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Touche pas à mon poste. Tel est le message qui pourrait caractériser les salariés allemands, à en croire la 8e édition du Baromètre Edenred-Ipsos étudiant le bien-être et la motivation des salariés en Europe. Selon cette étude basée sur les données récoltées au sein de six pays: Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni, les Allemands seraient en effet ceux qui craignent le plus pour leur emploi en Europe.

Le constat peut surprendre étant donné que l'Allemagne est le pays qui connaît le taux de chômage le plus faible parmi les pays étudiés. Un taux de 5,4%, bien inférieur au taux de chômage moyen de 10,9% qui sévit dans l'Union européenne, selon les chiffres d'Eurostat publiés en mars 2013. A titre de comparaison, la France déplore un taux de chômage record de 10,7%. Sachant que l'Allemagne est également le pays où le taux de croissance du PIB (0,6%) est le plus élevé des six pays étudiés. Pourtant, l'angoisse semble être de mise outre-Rhin, plus encore que dans le reste de l'Europe.

Les Allemands sont les plus satisfaits de leur job...

Ainsi, d'après cette enquête, le maintien de l'emploi est aujourd'hui une préoccupation majeure pour 44% des salariés allemands, soit 15 points de plus qu'en 2012. C'est la plus forte progression enregistrée en un an parmi les six pays. C'est également de l'autre côté du Rhin que la proportion des salariés déclarant redouter leur avenir professionnel au sein de leur entreprise a le plus fortement augmenté entre 2012 et 2013, tout comme la part des employés assurant ne pas avoir confiance dans l'avenir de leur entreprise.

Autre signe de la morosité ambiante outre-Rhin: 53% des salariés allemands interrogés pensent qu'il leur serait difficile de trouver "un emploi comparable" s'ils perdaient leur emploi, soit deux points de plus qu'en 2012. La notion de "comparable" semble toutefois avoir son importance, à en croire le haut degré de satisfaction des Allemands à l'égard de leur emploi. Car si l'insatisfaction des salariés à l'égard de leur situation professionnelle a augmenté dans tous les pays étudiés - sauf en Italie et en France où elle est stable - les Allemands sont de loin les plus nombreux à se déclarer satisfaits de leur situation professionnelle en général.

...mais la fidélité des salariés diminue en Allemagne alors qu'elle augmente en France

En effet, les Allemands se disent majoritairement fiers et heureux à leurs postes. Ils sont ainsi 50% à déclarer être heureux dans leur travail, soit 7 points de plus qu'en 2008. Là encore, il s'agit de la plus forte augmentation sur les six pays étudiés. Ils sont également très nombreux à estimer s'accomplir grâce à leur profession. Enfin, les Allemands sont ceux qui octroient les notes les plus élevées pour évaluer la qualité de vie à leur travail. A contrario, le potentiel de "frustration" semble être maximal en France, où seuls 23% des salariés attribuent une note de 8 à 10 à leur qualité de vie au travail

Enfin, l'enquête semble révêler un comportement assez contradictoire de la part des Allemands. En effet, contrairement à la France, où la fidélité des salariés par rapport à leur entreprise s'est le plus fortement accrue depuis le début de la crise, les Allemands reconnaissent volontiers avoir déjà eu envie d'aller voir ailleurs. C'est même en Allemagne, que la part des salariés assurant avoir déjà songé à quitter leur entreprise a le plus fortement augmenté depuis 2008. Le paradoxe du menteur? 

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Commentaire 1
à écrit le 03/10/2013 à 8:00
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courage les allemands , bientot ce sont les britanniques avec leurs 30 heures gratuites pour les chomeurs de longue durée qui vont avoir le moral en berne quand cette mesure aura fait son effet de tirage vers le bas : "t'es pas content de ton salaire...

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