Chantal Jouanno propose un Grenelle III, "on se calme ! " rétorque Bernard Accoyer

Le président de l'Assemblée nationale a taclé sans ménagement la secrétaire d'Etat à l'écologie qui propose un Grenelle III de l'environnement, quelques jours après l'adoption du Grenelle II.

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a jugé ce mercredi "déraisonnable" la proposition de Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, d'élaborer un projet de loi Grenelle III, avant de lancer: "réfléchissons à l'avenir, mais là cela suffit. On se calme". "Soyons sérieux, la France est en avance sur tous les autres pays quant aux décisions courageuses que nous venions de prendre en matière d'environnement", a déclaré Bernard Accoyer, invité de Questions d'Info LCP/France Info/AFP.

Il a fait valoir que les parlementaires venaient "à peine de voter le Grenelle II", comprenant "250 articles", en soulignant que cela allait "nécessiter une foultitude de décrets d'application". "Laissons les choses s'appliquer, se consolider. Il paraît déraisonnable, avant même d'appliquer le texte précédent, d'en imaginer un autre". S'il est "d'accord pour que l'on réfléchisse pour la suite à aller encore plus loin", il est opposé à l'élaboration d'un texte "dans l'immédiat". "Un peu de calme sur les normes, un peu de calme sur une législation qui devient de plus en plus inflationniste (...) Laissons les décrets être publiés, laissons les Français s'approprier ces avancées considérables en terme de bonnes pratiques de développement durable", a insisté Bernard Accoyer.

Dans l'édition du Monde daté de ce jeudi, Chantal Jouanno juge en effet souhaitable de lancer un "Grenelle III" centré sur la mise en place de nouveaux indicateurs de la performance économique et du progrès qui prennent en compte "la finitude des ressources". "La loi Grenelle II (adoptée il y a une semaine par les députés) est la traduction des différents engagements techniques. En revanche, sur les principes, il y a encore à faire. La logique serait de rentrer dans un Grenelle III", estime-t-elle.

"Le premier sujet concerne les suites à donner au rapport Stiglitz sur la mesure de la performance économique et du progrès social", explique-t-elle, en référence au Prix Nobel d'économie américain qui a remis en septembre à Nicolas Sarkozy un rapport qui propose une série de pistes pour combler les carences du produit intérieur brut (PIB), indicateur de référence, en mettant en particulier l'accent sur la mesure du bien-être ou la prise en compte des activités non-marchandes.

"Je voudrais que nous soyons le premier pays à utiliser ces indicateurs", indique la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "L'enjeu, c'est la révision de l'ensemble de notre modèle de croissance, qui ne prend pas en compte la finitude des ressources".

Interrogée sur le désaccord qu'elle avait publiquement exprimé, fin mars, lors de l'abandon de la taxe carbone - "je suis désespérée de ce recul" - et lui avait valu de vifs rappels à l'ordre de l'exécutif, elle affirme que la liberté de ton est inhérente à sa "façon de faire de la politique". "Il ne faut surtout pas se taire. On attend d'un politique qu'il soit convaincu (...) Après, c'est normal de se faire reprendre, chacun est dans son rôle", explique-t-elle.

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Commentaire 1
à écrit le 19/05/2010 à 13:37
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Monsieur Bernard Accoyer doit démissionner, il ne fait pas la preuve de sa compétence, ON VOIT BIEN LE DESASTRE FINANCIER DE LA DROITE FRANçAISE, messieurs les politicards de droite, vous avez perdu nos bulletins de vote, partez et remettez vos manda...

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