Eolien offshore : incertitudes autour du second appel d'offres

La France cherche à développer une filière industrielle dans les énergies renouvelables. Mais la deuxième tranche de l'appel d'offres dans l'éolien offshore portant sur 3.000 MW pourrait être reportée.
Eoliennes offshore / Photo Reuters

C'était la journée énergie renouvelable pour le ministre de l'Energie, Eric Besson. Après avoir annoncé lundi matin à Paris au siège du groupe naval DCNS le lancement d'un futur appel d'offres en Normandie dans le domaine des hydroliennes, le ministre a filé dans l'après-midi en Loire-Atlantique pour inaugurer au Carnet (près de Nantes) la première éolienne marine expérimentale d'Alstom, l'Haliade. Cette éolienne, la plus puissante sur le marché (6 MW), avec laquelle le groupe, présidé par Patrick Kron, a postulé au premier appel d'offres français lancé début juillet par le gouvernement. Soit 600 éoliennes sur cinq sites représentant 10 milliards d'euros.

Si Alstom remporte au moins 1.500 MW de la première tranche de cet appel d'offres, dont les résultats seront connus en avril, il s'engage à ouvrir quatre usines en France (deux à Cherbourg et deux à Saint-Nazaire), un investissement de 100 millions d'euros. L'industriel tricolore vise au moins trois des quatre sites sur lesquels il a postulé. Formalisé avec les élus, les chambres consulaires et les PME des régions Basse-Normandie et Pays-de-Loire et rappelé au Carnet en présence d'Eric Besson, cet engagement est indépendant de la deuxième tranche de l'appel d'offres.

La deuxième tranche en suspens

Cette nouvelle tranche, qui portera comme la première sur 3.000 MW, devrait être lancée en avril dans la foulée des résultats de la première. Mais cela ne sera peut être pas le cas, faute d'un nombre de zones suffisant (et donc d'un potentiel de puissance installée), qui ont fait l'objet de concertations réussies au large des côtes françaises.

Les élus comme les industriels reconnaissent que ce ne serait pas un très bon signe si la deuxième tranche de l'appel d'offres était reportée trop loin dans le temps. Surtout faute de marché suffisant en France. Déjà les réponses des industriels à la première tranche ne totaliseraient pas les 3.000 MW prévus. Car en matière de taille, obtenir tout ou partie du marché français devrait donner aux industriels tricolores des arguments pour conquérir une part des 40.000 MW que devrait totaliser le marché européen à l'horizon 2020.

Une acquisition n'est pas exclue

Or, comme le rappelle le responsable de l'éolien offshore chez Alstom, Frédéric Hendrick, "tout est une question de taille" dans ce secteur. Aussi bien l'éolienne, comme l'Haliade, que l'entreprise, qui doit avoir les reins solides et la surface financière pour rassurer investisseurs et assureurs.

Une acquisition dans le secteur n'est d'ailleurs pas exclue par Alstom. Celle de l'allemand REpower a été démentie il y a quelques jours. Mais d'autres entreprises pourraient chercher leur salut dans une fusion. Le danois Vestas n'a plus les moyens de poursuivre les travaux sur son site du Royaume-Uni dédié à l'offshore. La technologie haut de gamme de l'allemand Enercon, qui n'appartient a aucun grand groupe, pourrait s'avérer intéressante. Les spéculations se poursuivent.

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Commentaires 2
à écrit le 24/03/2012 à 12:00
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pour l'éolien le mieux c'est de les retourner ...sous l'eau ...ça s'appelle des hydroliennes ....quelle stupidité ces éoliennes qui cumulent tous les défauts ...nos politiques n'ont pas encore réalisés qu'elles sont dépassée !

à écrit le 20/03/2012 à 15:38
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Pourquoi toujours jouer à l'autruche? Ne voyez-vous pas qu'il y a des solutions auxquelles vous n'avez pas pensé? Pourquoi les ignorer au lieu de les étudier, de les prendre en compte? De quoi avez-vous peur messieurs les responsables que nous avons ...

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