Le célibat se développe dans les campagnes

Il y a cent quarante ans, un Français sur deux vivait de l'agriculture. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 6 %. La décrue ne fait que s'accélérer : - 1 % par an dans les années 50 puis - 3 % dans les années 80. Au-delà de l'aspect quantitatif, l'enquête que vient de publier l'Insee reflète bien au travers de son titre - L'agriculture n'est plus un état mais une profession - des modifications structurelles : la filiation n'est plus naturelle, comme ne le sont plus l'apprentissage sur le tas ni une vie entièrement et totalement consacrée à cette vocation. Si la population agricole familiale s'est réduite de trois quarts en quarante ans, « ce sont surtout les jeunes qui sont partis et plus particulièrement les jeunes femmes qui n'acceptent plus les conditions de vie à terme », précise l'Insee. De fait, les célibataires hommes sont de plus en plus nombreux : 30 % des exploitants agricoles de trente à trente-quatre ans sont célibataires contre 18 % en 1979. Et l'union libre n'apparaît pas comme une alternative au mariage qui permettrait au moins de donner un certain dynamisme à la fécondité ; las, celle-ci affecte particulièrement le monde agricole. Un deuxième métier L'autre phénomène, faisant dire à l'Insee qu'être agriculteur est une « profession », est la cessation d'activité : les différentes aides - notamment celles mises en place en 1986 et 1992 - avaient pour objectif d'abaisser l'âge de la retraite à soixante ans. De fait, la population arrêtant son activité est plus jeune, mais, précise l'institut, « ces départs n'ont pas été compensés par des arrivées de jeunes en nombre égal ». Bien souvent, ce sont les épouses qui prennent le relais d'un mari retraité, traduisant de façon mécanique un accroissement du nombre d'exploitantes. Enfin, l'augmentation de la taille des exploitations, leur mécanisation, la formation quasi systématique des jeunes agriculteurs font d'eux de véritables chefs d'entreprises. Pour autant, le revenu de l'exploitation semble de moins en moins suffisant, ce qui conduit les agriculteurs à avoir un deuxième métier. L'Insee en comptabilise 20 %.
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