Natalité : les écarts entre régions s'atténuent

La semaine dernière, différentes personnalités (politiques, sociologues, démographes) lançaient un appel « pour que la France ne se suicide pas par la dénatalité ». La signature de Jean-Pierre Chevènement (Mouvement des citoyens) côtoyait au bas du document celle de Philippe de Villiers (Mouvement pour la France). Aujourd'hui, dans sa dernière enquête démographique, l'Insee s'intéresse aux disparités régionales. Ses conclusions : pour vivre vieux, mieux vaut habiter le sud de la France ; pour contribuer au développement démographique du pays, mieux vaut résider dans le nord. Et l'Insee met en évidence l'atténuation des disparités régionales au fil des ans. Les différences géographiques soulignées par l'institut de statistique masquent notamment, pour la fécondité et taux de mortalité, des différences socioprofessionnelles ou des comportements alimentaires variés. Le constat récurrent est la baisse tendancielle de la fécondité ; après un net mouvement de baisse entre 1964 et 1976, suivi d'une stabilisation jusqu'au début des années 80 (1,8 enfant par femme), « la fécondité des années 1989-1991 est un peu plus faible », souligne l'Insee, avec un niveau de 1,78 enfant par femme. Mais, comme le soulignaient les chiffres de l'institut en février dernier, cette tendance se poursuit : en 1993, la natalité a chuté de 4,3 %, enregistrant un recul de 35.000 naissances par rapport à l'année précédente. Quant aux chiffres de 1994, ils se sont inscrits sur le même profil, une femme ayant désormais 1,65 enfant. Rappelons que le mécanisme de « renouvellement des générations » nécessite un niveau de 2,1 enfant. Malgré une tendance qui s'observe dans « presque toutes les régions », note l'Insee, l'Ile-de-France connaît une stabilité ; et l'institut de préciser : « Cette différence apparaît plus nette encore quand on se réfère à une période plus longue. » Reste qu'au sein de la région parisienne les niveaux de fécondité varient d'un département à l'autre, en raison essentiellement d'une « structure socio-démographique différente ». Ainsi, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d'Oise, « on compte près de deux enfants par femme. Cette fécondité, relativement élevée, s'explique en partie par l'importance des populations ouvrières et étrangères ». En revanche, « à Paris, où de nombreuses femmes vivent seules, le nombre d'enfants par femme n'atteint que 1,57 ». Si l'on excepte justement le cas de la capitale, l'Insee note un « changement plus important » : que les citadines font désormais plus d'enfants que les femmes des populations rurales. Quant à l'âge moyen de la natalité, il avance en 1989-1991, il s'établissait à 28,3 ans, soit 1,2 an de plus qu'en 1982. Là encore, les disparités géographiques sont notables : alors que dans certains départements situés au nord, « les maternités restent les plus précoces » de la Haute-Normandie jusqu'à la Lorraine, dans la capitale, l'âge moyen des maternités s'élève à 30,3 ans. Cette évolution de l'âge moyen des mères à l'accouchement donne d'ailleurs un regain optimiste à certains spécialistes, qui y voient un simple report dans l'évolution de la natalité : à l'échelle d'une vie, les enfants viendraient plus tard certes, mais aussi nombreux.
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