Les aides à la navigation s'installent en voiture

Après avoir testé le système sur 500 taxis, la société Taxis Bleus a équipé quelque 2.000 véhicules d'un GPS, un système de localisation par satellite. « Nous avons évalué la solution pendant près de deux ans et aujourd'hui nous offrons à nos clients des temps de réponse encore plus courts. » Alors qu'auparavant une demande de taxi passait entre les mains de trois intermédiaires, avec le nouveau système de gestion de flotte un seul et même opérateur est en mesure de savoir quels sont dans un quartier donné les taxis disponibles, et cela grâce au « tracking » satellite. Mais, aujourd'hui, le GPS ne se limite pas à la gestion de flotte de taxis ou de camions ou bien encore à la localisation en mer. Couplé à des équipements embarqués comportant une base de données cartographique, il permet de guider l'automobiliste et de définir son itinéraire. Ainsi, BMW a mis sur le marché en Allemagne dès septembre 1994 un équipement optionnel de navigation sur sa série 7, des modèles haut de gamme dont les premiers prix commencent à 300.000 francs. Carin, entre 24 et 27.000 francs, rend des services de navigation comparables à ceux de Carminat, exploité par Renault, « mais avec quelque chose en plus, explique Patrick Lucas, de BMW France, Carin permet de régler le chauffage de la voiture, la radio, dispose d'un répertoire téléphonique ». Au total, un véritable central domotique embarqué. Selon BMW, sur plus de 61.000 série 7 déjà commercialisées, 30 % seraient équipées de l'option Carin. Dès le mois prochain, le constructeur prendra le pouls du marché français. Côté Renault, on est confiant et convaincu que Carminat est attractif. Comme Carin, le système dispose d'une base de données cartographique couplée à un GPS. Après avoir indiqué au clavier sa destination, le conducteur se voit proposer un itinéraire. Et tout au long de la navigation, des indications sonores par voix de synthèse lui indiquent les rues où il faut tourner. Techniquement opérationnel, Carminat n'attend plus que son envol commercial. Coupler les services. Et chez les constructeurs, on ne cache pas que l'on souhaite voir les pouvoirs publics faire avancer le dossier. L'idéal en effet serait de coupler les systèmes de navigation aux services d'information circulation de type RDS. Le RDS (Radio Data System) est une séquence numérique insérée dans les émissions analogiques des stations de radio. Ces informations numériques sont invisibles pour les autoradios qui ne traitent que des signaux analogiques. En revanche, les autoradios RDS tirent parti de ces informations numériques pour offir des services complémentaires à l'automobiliste : changement automatique de réémetteur et de longueur d'onde pour capter continuement le même programme tout au long de l'autouroute entre Paris et Marseille ou bien encore interruption automatique de la cassette audio pour la réception d'un flash d'information routière ou d'ordre général... C'est en exploitant ces services RDS, en France relayés par TDF, que l'on pourra coupler navigation et information de circulation. Reste que pour l'heure en France le maillage n'est peut-être pas à la hauteur des attentes. « En Allemagne, le marché des autoradios RDS est bien plus avancé qu'en France, avoue Marcel Martin, de Grundig France. Dans l'Hexagone, on dispose d'une couverture qui ne déborde guère des grandes villes et des grands axes routiers. » Centraliser l'information. Si on veut développer les services RDS/TMC (Traffic Message Channel) d'information circulation, il est préalablement nécessaire de renforcer le maillage de relais. Autre problème concernant l'information circulation, au-delà de celui des infrastructures, la multiplicité des acteurs et des sources d'information. Sur la région parisienne, il faut compter avec la préfecture, les sociétés autoroutières, la ville de Paris... autant de structures qui génèrent des informations qui ne demandent qu'à être coordonnées. « Nous attendons beaucoup de la création d'un "guichet unique" sous la houlette du ministère des Transports qui centraliserait ces informations ciculation », avoue Philippe Challes en charge du développement Carminat chez Renault. Tous les constructeurs sont prêts à proposer au public dès la mi-96 des équipements de navigation tirant partie de l'information circulation. Chez certains industriels de l'automobile, on considère que la question de gestion de l'information de circulation doit impérativement être réglée au cours de l'année à venir. « Nous avons suffisamment investi en développement, prévient l'un d'eux. Si le dossier ne bouge pas, nous arrêterons d'investir, faute de pouvoir passer à la phase de commercialisation. »
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