François Fillon attendu sur la réduction des déficits publics

Au chef de l'État de définir les priorités de l'action gouvernementale, au Premier ministre de les mettre en oeuvre... Pour Nicolas Sarkozy, la répartition des pouvoirs entre l'Élysée et Matignon ne souffre d'aucune ambiguïté. Et pourtant... Alors que François Fillon intervient cet après-midi devant les députés pour prononcer son discours de politique générale, tout le monde se pose la question : que peut dire et faire le Premier ministre pour tenter d'exister face à l'omniprésence du président de la République, qui déploie sur tous les dossiers un activisme hors du commun depuis son arrivée à la tête de l'État ? " Vous verrez, vous serez surpris ", murmurent les conseillers de Matignon...Que dire, en effet, devant la représentation nationale quand, voici moins d'une semaine, le président de la République a dévoilé devant les élus UMP reçus à l'Élysée un programme d'action détaillé pour le quinquennat qui ressemblait à s'y méprendre à une déclaration de politique générale... Qu'importe. En acceptant Matignon, François Fillon savait ce qui l'attendait, lui qui, pendant la campagne électorale, expliquait que, en cas de victoire de Nicolas Sarkozy, le pouvoir serait d'abord à l'Élysée, le rôle du Premier ministre se bornant à mettre en musique les engagements du président.APPORTER DES GARANTIESCette orchestration des décisions du chef de l'État ne se fera pas sans mal. Depuis deux mois, Nicolas Sarkozy a engagé une série de réformes, notamment sur le plan fiscal, sans préciser dans le détail comment les financer. Il appartiendra à François Fillon d'apporter cet après-midi des garanties sur la maîtrise des finances publiques, alors que Bruxelles multiplie les avertissements, reprochant à la France de ne pas tenir ses engagements sur la réduction des déficits. Il faut dire que Nicolas Sarkozy s'est affranchi des promesses du gouvernement Villepin qui s'était engagé auprès de Bruxelles à revenir à l'équilibre budgétaire en 2010. Revirement : cet objectif sera finalement tenu en 2012, a tranché le chef de l'État, s'attirant le week-end dernier les foudres de la présidence portugaise de l'Union européenne... Pour calmer le jeu, et donner des gages sur la maîtrise de la dépense publique, le Premier ministre devrait dévoiler la norme de dépenses retenue pour élaborer le projet de budget 2008.Fidèle à la stratégie de rupture défendue par le candidat Sarkozy pendant la campagne, François Fillon va défendre une vision des réformes à long terme. L'objectif affiché est de s'attaquer aux handicaps structurels de l'économie française qui expliquent le taux de chômage plus élevé en France que chez ses voisins. " En France, les salariés restent plus longtemps dans un même poste. Mais quand ils sont au chômage, ils y restent aussi plus longtemps qu'ailleurs. C'est cela qu'il faut changer ", explique un expert gouvernemental.
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