Hervé Novelli : " La dégradation continue du déficit commercial n'est pas une fatalité "

Quel est le montant du déficit commercial en 2007 ?Il est proche de 38-39 milliards d'euros. C'est un triste record. Encore excédentaire en 2003, la balance commerciale affichait un déficit de 26 milliards en 2006, comment expliquer cette dégradation ?Malgré la progression des exportations, notre solde industriel, à peine positif, ne peut compenser la facture énergétique qui représente plus de la moitié du déficit commercial. C'est un problème structurel ?En effet. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a engagé des réformes structurelles pour restaurer la compétitivité industrielle française. Je pense notamment à la modernisation du contrat de travail, à la libération des heures supplémentaires. Il faut aussi évoquer les mesures en faveur des PME, comme l'extension du crédit impôt-recherche, la réduction des délais de paiement. Celles-ci, dont les effets ne seront pas visibles d'ici deux ans, doivent pouvoir favoriser leur développement. La dégradation continue du déficit commercial n'est pas une fatalité. Comment allez-vous rééquilibrer la balance commerciale ?Je propose dix mesures pour stimuler l'exportation. Je compte sur les grands groupes pour entraîner avec eux les PME. Le 3 mars prochain, j'aborderai avec 15 des plus grandes entreprises françaises cette question essentielle du portage. Un comité de suivi trimestriel des actions mises en oeuvre sera créé. Les plans d'actions sectoriels seront renforcés, en coordonnant l'approche collective d'un secteur vers des marchés prioritaires. À titre d'exemple, j'emmènerai bientôt avec moi une quinzaine de jeunes créateurs de mode en Italie. Par manque de moyens, les entreprises rechignent souvent à prospecter et à participer aux salons à l'étranger, pouvez-vous les aider ?Via Ubifrance, nous allons augmenter les soutiens pour les salons et missions d'entreprises. Je souhaite doubler le nombre d'entreprises accompagnées à l'export par le dispositif public d'ici 2011, soit 20.000 entreprises. De nouvelles cibles géographiques sont-elles à l'étude ?Le plan Cap Export sera recentré sur les PME et concentrera ses efforts dans les marchés de proximité de l'Europe Méditerranée, notamment les pays de l'Union européenne à 27 et le pourtour méditerranéen. La zone dite grand large, qui comprend déjà la Chine et l'Inde par exemple, intégrera désormais l'Indonésie, le Vietnam, l'Ukraine et la plupart des pays du Golfe. Entre autres. Le levier fiscal peut-il être actionné ?Effectivement, je souhaite élargir à de nouvelles dépenses éligibles le champ d'application du crédit d'impôt pour la prospection commerciale. Quant à la mesure qui exonère d'une fraction de l'impôt sur le revenu les expatriés qui travaillent plus de 120 jours à l'étranger, une réflexion est en cours dans le cadre de la loi de finances pour en faire bénéficier plus de PME. Quelles autres mesures retenez-vous ?Il faut démultiplier les initiatives innovantes vers les pays que nous considérons comme prioritaires. Des initiatives récentes ont déjà vu le jour sur ce thème, notamment le lancement avec Israël de fonds d'investissement de soutien à des projets innovants bilatéraux. Des coopérations bilatérales entre pôles de compétitivité et PME ont déjà vu le jour avec la Chine, la République tchèque et les Pays-Bas. Ces mesures complètent celles déjà connues, comme le doublement du nombre de volontaires internationaux en entreprises (VIE) et la réforme des procédures financières publiques de la Coface.
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