Les traminots marseillais obtiennent la fin du double statut

C'est la fin d'un conflit qui paralysait la ville depuis trente-trois jours. Après avoir voté l'arrêt de la grève, l'intersyndicale des traminots marseillais a signé hier un protocole d'accord avec le médiateur, Henri Loizel. C'est la signature, lundi, d'un accord entre le conseil général des Bouches-du-Rhône et la ville de Marseille qui a débloqué la situation. Repris dans le protocole, il permet de financer la disparition du double statut des employés de la Régie des transports marseillais (RTM). Les 300 salariés engagés après septembre 1993 bénéficiaient de conditions moins favorables que leurs aînés : 6 % de travail en plus pour 7,5 % de salaire en moins. Le conseil général versera 20 millions sur cinq ans (6 millions cette année) sur un total de 60,5 nécessaires à l'harmonisation des statuts, et soulagera d'autant l'effort financier de la ville. Les autres revendications des syndicats ont abouti, lundi soir, après une négociation de dix heures. Ils auront tous la même base salariale au 1er janvier prochain (la moitié du rattrapage se fera rétroactivement à partir du 1er janvier 1996). Dans le même temps, les salaires augmentent de 2,50 %. Les nouveaux chauffeurs recrutés obtiennent au 1er janvier 1996 une réduction d'une heure dix du temps de travail (puis encore une heure dix en 1997). Pour assurer la mise en service du réseau Liberté dès le printemps 1996 (billetterie magnétique avec oblitération systématique engageant un surcroît de travail pour les chauffeurs obligés de contrôler les tickets), les conducteurs-receveurs se voient attribuer une prime de 200 francs brut par mois. Pour financer ces mesures, la municipalité met sur la table une enveloppe de 18 millions de francs en 1996, 24 millions en 1997, 25,6 millions en 1998, 26,9 millions en 1999 et 28,83 millions en 2000. Aujourd'hui, l'heure est aux comptes. La RTM évalue sa perte depuis le début du conflit, le 7 décembre 1995, à 46,9 millions. Mais le conflit des traminots a moins perturbé l'économie marseillaise que les grèves successives des postes en début et en fin d'année 1995. Le fonctionnement quasi permanent du métro en a limité l'impact. « L'économie est loin de s'être arrêtée, mais il est difficile de faire la part entre la grève nationale contre le plan Juppé et celle de la RTM », constate Renaud Muselier, premier adjoint RPR au maire. « Au 1er janvier 1996, les compteurs sont remis à zéro », annonçait hier Henri Loizel, en précisant que la RTM allait emprunter 98 millions de francs et la ville 56 millions pour financer le déficit. Les lignes de bus fonctionnent dès aujourd'hui, mais les Marseillais devront patienter jusqu'à jeudi pour profiter d'un trafic normal. FRÉDÉRIC DUBESSY À MARSEILLE
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