Les mesures chocs du rapport attali pour la croissance

À compter le nombre de propositions formulées dans une première version - non définitive - du rapport de la commission Attali, 318 au total, il y a tout lieu de penser que la situation économique et sociale en France est particulièrement catastrophique. Et qu'il y a urgence. C'est la raison pour laquelle la commission a pris le soin de formuler vingt propositions chocs " immédiatement applicables " (lire ci-dessous). Telle était la consigne de l'Élysée aux quarante membres de cette commission, présidée par Jacques Attali, chargée d'identifier les pistes pour lever les freins à la croissance française." Immédiatement applicables " ? Chiche ! Ces vingt propositions, dévoilées par Le Point.fr, qui seront présentées le 23 janvier à Nicolas Sarkozy, peuvent-elles être appliquées rapidement ? Identifiés comme prioritaires, certains chantiers ont déjà été lancés par le gouvernement. C'est notamment le cas des délais de paiement. Un projet de loi sera déposé au premier semestre pour abaisser à 60 jours dans le privé et à 30 d'ici à cinq ans les délais de paiement. Dès 2008, les délais pour les acheteurs publics seront abaissés de 45 à 30 jours.REFORMER L'ENSEIGNEMENT SCOLAIREÉgalement préconisée par le rapport Attali, la réforme de l'enseignement scolaire est à l'étude. Le projet de réforme de l'école primaire, prévoyant une refonte des programmes, après la suppression des deux heures du samedi matin, et une nouvelle évaluation des élèves, sera présenté en février. La révision des manuels d'économie est notamment envisagée.Quant aux propositions destinées à fluidifier le marché du travail, comme la rupture à l'amiable entre l'employeur et le salarié, elles ont en partie influencé les récentes négociations entre le patronat et les organisations syndicales, qui ont permis de franchir une première étape dans la modernisation du marché du travail.Mission réussie donc pour la commission Attali. Certaines de ses propositions ont touché dans le mille. En revanche, l'application de certaines d'entre elles, controversées ou trop complexes à mettre en place, semble plus aléatoire. À tel point qu'elles pourraient ne pas figurer dans le rapport final. C'est notamment le cas de l'ouverture des professions réglementées. Il y a fort à parier que celles-ci se battront pour défendre leur statut. Déjà connue, la création des Écopolis effraie ceux pour qui la dernière intervention d'envergure de l'État en matière d'urbanisme - les fameuses villes nouvelles - a été un échec.IMMIGRATION ECONOMIQUEFaire appel à l'immigration se révèle également délicat, même si Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration, a assuré que les propositions sur la " mobilité internationale " allaient dans le sens de sa politique de " rééquilibrage " entre immigration familiale et immigration économique. Mais Nicolas Sarkozy a réitéré la semaine dernière sa volonté de mettre en place des quotas d'immigration. La suppression des départements ne fait également pas l'unanimité. Cette suggestion est qualifiée de " loufoque " par Jean-Pierre Raffarin, l'ancien Premier ministre, et suscite l'opposition de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.