Les allocations chômage revalorisées de 2,45 %

La négociation sur la nouvelle convention Unedic qui doit démarrer à l'automne entre les partenaires sociaux risque de donner lieu à des débats houleux, compte tenu de la bonne santé financière du régime apparue dans les dernières prévisions présentées jeudi. Le régime d'assurance chômage prévoit pour 1996 un excédent compris entre 12,9 et 13,3 milliards et pour 1997 un excédent compris entre 11,9 et 14,9 milliards. En déficit cumulé, compte tenu de la situation déficitaire du régime fin 1995 (- 2,4 milliards de francs), l'excédent serait donc de 10 milliards en 1996 et se situerait entre 22,4 et 25,7 milliards en 1997. Les experts de l'Unedic ont basé leurs calculs sur deux scénarios de croissance. Selon l'hypothèse haute, le produit intérieur brut progresserait en moyenne de 1,5 % en 1996 et de 2,6 % en 1997, « le rythme de croissance trimestriel se redressant dès l'automne autour de 0,7 % ». Sous l'hypothèse basse, la croissance de l'activité ne serait que de 1,1 % en 1996 et plafonnerait à 2 % en 1997, soit environ 0,4 % de croissance trimestrielle moyenne. Intégrant ces deux scénarios, les experts prévoient une large fourchette pour l'évolution du chômage. Pour 1996, ils s'attendent à une augmentation de 50.000 à 80.000 demandeurs d'emploi de catégorie une, l'indice officiel des statistiques mensuelles du ministère du Travail. En prenant en compte les personnes qui exercent une activité réduite de plus de soixante-dix-huit heures (catégorie une et six), le nombre des chômeurs augmenterait entre 90.000 et 130.000. Pour 1997, l'Unedic prévoit une fourchette allant de 50.000 chômeurs de catégorie une supplémentaires à une baisse de 40.000. En tenant compte des activités réduites (catégories une et six), le chômage se stabilise (hypothèse haute) ou augmente de 100.000 personnes (hypothèse basse). Le conseil d'administration de l'Unedic a décidé jeudi de revaloriser de 2,45 % les allocations chômage au 1er juillet, ce qui porte à 58,35 F le montant de la partie fixe de l'allocation unique dégressive (AUD). Le montant maximum de l'AUD passe donc à 142,24 F par jour et l'allocation de formation reclassement minimale est portée à 145,09 F. Pour les allocataires âgés de plus de cinquante-deux ans, le seuil minimum passe à 127,82 F. Cette revalorisation de 2,2 % est loin de correspondre aux attentes des syndicats. Le président de l'Unedic, Denis Gautier-Sauvagnac, a estimé qu'il fallait « rester très prudent face aux excédents annoncés ». Le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les aides à l'emploi, présenté le même jour, suggère de modifier le système d'indemnisation du chômage pour le rendre « plus favorable à la reprise d'activité ». Il propose de « corriger » une des modalités de l'indemnisation, en supprimant « l'effet d'escalier dans la dégressivité de l'AUD » et en mettant en place « un système de dégressivité régulière »... Une proposition que les députés suggèrent de prendre en compte lors du renouvellement de l'assurance chômage à l'automne... Delphine Girard
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.