Pékin part en guerre contre la corruption au sein du Parti

La direction chinoise craint pour son avenir. À l'occasion du 85e anniversaire de la création du Parti communiste chinois, le président Hu Jintao a demandé aux 70,8 millions de membres du Parti de lutter contre la corruption qui gangrène leurs rangs. " Certains dirigeants et cadres [du Parti] utilisent leur position pour obtenir des bénéfices, ils sont corrompus, reçoivent des pots-de-vin et ne respectent pas la loi [...], a-t-il notament déclaré. Un parti politique qui ne garde pas une relation de chair et de sang avec le peuple et ne possède pas son soutien perdra sa vitalité. "Ce discours télévisé fait suite à l'annonce de plusieurs destitutions de fonctionnaires de haut rang ces dernières semaines, ainsi qu'à la récente publication d'un rapport officiel révélant qu'en 2005 la corruption, l'enrichissement personnel, etc. avaient coûté 5,5 milliards de yuans (550 millions d'euros) à l'État chinois. Des enquêtes d'envergure ont notamment été menées auprès des ministères. Indéniablement, le président veut éviter que les comportements nuisibles de ceux qui incarnent la direction du pays n'entraînent la remise en cause de l'État dans son ensemble.À défaut de pouvoir mettre un terme à ces malversations, Pékin a donc choisi d'enfiler le costume du chevalier blanc pourfendeur des " odieux potentats locaux " afin de préserver son image, cela alors que les tensions sociales demeurent vives. Une tactique utilisée depuis des siècles par les directions des États totalitaires.Opportunisme. Le Parti se garde pourtant de toute dégradation de son image, comme le prouverait l'arrivée massive de jeunes dans ses rangs l'an passé. Mais, comme l'explique l'un d'entre eux, cité par Aurore Merle et Michael Sztanke dans leur livre Étudiants chinois, qui sont les élites de demain ?, " pour avoir un bon travail, une promotion ou plus d'opportunités dans votre carrière, c'est un élément nécessaire si vous souhaitez, par exemple, travailler pour une entreprise d'État ou pour le gouvernement ". Un choix opportuniste qui est donc loin d'être idéologique.
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