La bataille du Smic américain - complexe enchevêtrement de manoeuvres électorales, d'arguments idéologiques et d'analyses économiques contradictoires - approche de sa conclusion. Le Sénat a approuvé, hier, une proposition e loi visant à faire passer le salaire horaire minimum de 4,25 dollars à 4,75 dans l'immédiat, puis à 5,15 dans un an. La Chambre des représentants ayant voté un texte similaire en mai, les deux projets doivent maintenant être fondus en un texte commun. Dans un premier temps, les républicains, qui contrôlent les deux chambres du Congrès, avaient repoussé le projet d'une hausse de 90 cents du Smic originellement proposée par l'administration Clinton. Selon eux, une telle mesure, dont les experts évaluent de façon contradictoire les effets sur l'emploi, entraînera la ruine de milliers de PME. Les démocrates, cependant, ont maintenu la pression, convaincus qu'une hausse du salaire minimum est à la fois moralement juste (le Smic est à son plus bas depuis quarante ans en termes réels) et politiquement payante (70 % des Américains la jugent nécessaire). La question du salaire minimum est un des éléments clés de la stratégie élaborée par les démocrates pour remporter les élections présidentielle et parlementaires de novembre. Réalisant le danger, les républicains se sont résignés à approuver le projet, mais non sans tenter de l'aménager. Ils y ont ajouté des allégements fiscaux en faveur des PME, et certains sénateurs ont essayé jusqu'au dernier moment, en vain, d'exclure du relèvement les employés récemment embauchés et d'exempter les très petites sociétés au chiffre d'affaires inférieur à 500.000 dollars. Selon les démocrates, cet amendement aurait privé d'une augmentation de salaire 4 millions d'employés sur les 10 millions qui ne gagnent pas 5,25 dollars de l'heure. « Comme disait Harry Truman, les républicains sont pour le salaire minimum - le plus minimum pos- sible », ironise le sénateur Edward Kennedy. Jean-Marie Macabrey, à Washington

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:30

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