EMPLOI + Le chômage allemand en voie de stabilisation

Nous constatons des signes de stabilité, en particulier à l'Ouest. Les améliorations économiques s'accélèrent mais toujours sans retournement sur le marché de l'emploi ». En commentant les chiffres du chômage allemand pour juin, Bernhard Jagoda, président de l'Office fédéral du travail, n'a pas cherché à alimenter de faux espoirs. Certes, le chômage a légèrement baissé le mois dernier à 4,222 millions en données brutes (contre 4,256 millions en mai), soit 11 % de la population active, tout en progressant de 11.000 unités en données corrigées des variations saisonnières, à 4,157 millions de chômeurs (soit 11,4 % de la population active, stable à 9,9 % à l'Ouest, en hausse à 17,7 % en ex-RDA, toujours sinistrée en matière d'emploi). Si la stabilisation du chômage était attendue à cette période de l'année, ce dernier reste cependant, pour un mois de juin, à un niveau record depuis l'après-guerre, et en tout état de cause supérieur de 437.800 unités à juin 1996, date à laquelle le taux de chômage brut était encore à 9,9 %. « Les mois d'été ne sont pas propices à la croissance. Je pense que nous assisterons à une amélioration en septembre, octobre et novembre afin qu'elle nous permette d'atteindre notre estimation de 4,2 à 4,3 millions de demandeurs d'emploi en moyenne sur l'ensemble de l'année », a poursuivi Bernhard Jagoda, selon lequel le chômage frappera encore plus 4 millions de personnes en 1998, malgré une amélioration de la croissance (2,7 % à 2,8 % attendus l'an prochain). Un ajout au déficit. Au début de l'année aussi, le gouvernement allemand tablait sur une baisse sensible du nombre des sans-emploi, les prévisions portant alors sur un chômage moyen inférieur à 4 millions, hypothèse sur laquelle le budget avait été construit. Mais, en six mois, à cause notamment d'une forte dégradation de l'emploi en début d'année (plus de 160.000 chômeurs supplémentaires en données CVS en janvier, plus de 500.000 en données brutes), cet objectif a été pulvérisé. Même si le printemps a marqué une accalmie, ce sont plus de 200.000 sans-emploi (données CVS) qui ont été enregistrés depuis Noël. Soit, selon des calculs officieux désormais admis à Bonn, un surcoût pour l'Etat (dépenses d'indemnisation supplémentaires conjointement à de moindres recettes fiscales et sociales) pouvant aller jusqu'à 20 milliards de marks cette année. Un dérapage qui entre bien sûr en ligne de compte dans le déficit fédéral annoncé par Theo Waigel en fin de semaine dernière, qui pourrait atteindre 70 milliards de marks au lieu des 53,3 milliards budgétés. Les Allemands seront en tout cas bientôt fixés sur les remèdes que le gouvernement compte employer pour pallier cette impasse budgétaire et se qualifier pour la monnaie unique en fin d'année, la loi de finances rectificative pour 1997 et le projet de budget pour 1998 devant être adoptés vendredi en Conseil des ministres. Alain Baron
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