UEM + La France et l'Allemagne affichent leur convergence sur l'euro

La petite histoire retiendra que, pour cette première visite du chef de la diplomatie française à Bonn, Hubert Védrine et son homologue allemand Klaus Kinkel ont « pédalé ensemble dans la même direction » puis, à bord d'un bateau sur le Rhin, ont saisi ensemble le gouvernail pour, d'un commun accord, « diriger le bateau européen ». Au-delà des symboles, toujours présents dans le rituel des rencontres bilatérales, il s'agissait bien en effet d'aplanir les doutes nés des deux côtés de la frontière sur la capacité de chaque pays d'être au rendez-vous de la monnaie unique. « Je peux dire que nous souhaitons ensemble » le début de la monnaie unique selon le calendrier prévu et « selon les critères de convergence », a résumé Klaus Kinkel devant la presse hier, reprenant ainsi les propos tenus mardi par le chancelier Kohl à Munich. Déficit outre-Rhin. Quant à Hubert Védrine, qui avait rencontré, de manière inhabituelle, le chancelier le matin même, il a réaffirmé la volonté française de « respecter les objectifs et le calendrier » de mise en place de l'euro, tout en conseillant de regarder la « tendance » en France à une réduction du niveau des déficits publics ces dernières années. Le calendrier et les critères ! Pour Bonn, le débat semble donc tranché, même si les inquiétudes perdurent quant au dérapage réel des finances publiques. Peu d'experts pensent qu'outre-Rhin le critère des 3 % de déficit public par rapport au PIB sera tenu fin 1997. Si la plupart des instituts économiques tablent sur un déficit de 3,2 %, l'institut DIW de Berlin, proche du SPD et traditionnellement critique sur l'état de l'économie, a publié mercredi des prévisions à hauteur de 3,4 %. Et, côté français, on est maintenant « au-delà de 3,4 % ». L'épreuve de vérité viendra pour les Allemands le 11 juillet, date à laquelle seront présentés à la fois la loi de finances rectificative pour 1997, nécessaire pour pallier les moindres recettes fiscales enregistrées cette année, et le projet de budget pour 1998. A Paris, ce sera le 21 juillet que l'on connaîtra les résultats de l'audit des finances publiques lancé par le gouvernement Jospin et les mesures correctrices envisagées. Alain Baron
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