Le plan de relance bancaire allemand s'ajuste mal aux besoins

Le plan de sauvetage allemand sera-t-il plus utile cette année qu'en 2008?? Pour le moment, les opinions sont plutôt contradictoires. Mercredi, le « Handelsblatt » révélait qu'une quinzaine de demandes d'injections de capitaux frais par l'État fédéral avaient été déposées, pour un montant représentant près de la moitié des 80 milliards d'euros alloués par Berlin à cet effet. Mais la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » affirmait de son côté que la majorité des demandes concernait encore des demandes de garanties de l'État dans le cadre de crédits interbancaires et que les recapitalisations ne dépassaient pas 15 milliards d'euros.Bref, la timidité des banques vis-à-vis de l'aide de l'État semble entière. Pourtant, un obstacle de poids a été levé avec l'accord entre l'Allemagne et la Commission européenne sur le cas Commerzbank. Cette dernière paiera en effet un intérêt de 9 % pour les 8,2 milliards d'euros déposés mercredi dans ses comptes par Berlin. Une fois l'horizon réglementaire éclairci, on peut imaginer que certaines banques soient tentées de faire appel à l'argent fédéral. Car pour le moment, les banques allemandes ont surtout pioché dans les garanties. Mais le montant des garanties accordées, soit un peu plus de 80 milliards d'euros, reste encore loin de la masse de 400 milliards d'euros, mise à disposition par le gouvernement. mise en gardeCertains cependant pourraient attendre l'annonce, dans le courant de ce mois, du nouveau plan conjoncturel allemand qui devrait comporter également des modifications du plan bancaire. Plusieurs propositions ont déjà été avancées, comme une structure de défaisance nationale (lire «La Tribune» du 24 décembre), qui n'a pas convaincu à Berlin. Ce qui semble, en revanche, plus probable, c'est un assouplissement des conditions d'accès à l'aide fédérale, notamment en termes de ratio de solvabilité. Aujourd'hui, le fonds chargé de la gestion du plan, la SoFFin demande un ratio « Tier 1 » d'au moins 7?% pour avoir accès aux aides, ce qui dissuade certains instituts qui préfèrent se refinancer auprès de leurs actionnaires, comme l'ont fait Postbank, BayernLB ou LBBW. Certains, comme le président des caisses d'épargnes, Heinrich Haasis, ont mis en garde?: cette exigence pourrait forcer les banques à réduire leur offre de crédit et donc faire tomber l'Allemagne dans le « credit crunch ». Bref, un assouplissement semble urgent.
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