Ce qui frappe lorsque l'on écoute le premier album de Sandra Nkaké, c'est sa voix. Une voix comme on n'en découvre qu'une ou deux par an. Une voix soul qui s'accommode aussi bien des aigus que des graves, qui sait chuchoter avec douceur comme s'emballer dans des rugissements rauques.Ce qui frappe lorsque l'on voit Sandra Nkaké sur scène, c'est sa présence. La jeune femme ne se contente pas de chanter sa musique, elle l'embrasse de tout son corps, et nous la transmet avec force, hypnotisant le public dès les premières minutes.Impossible de rester indifférent face à cette force vive taillée pour la scène. Rien de surprenant d'ailleurs lorsque l'on sait que la jeune femme originaire du Cameroun a passé plusieurs années à tourner sur différentes scènes, plutôt underground, jazz, funk et électro. Seule à l'affiche ou alors en première partie de Terry Callier ou Al Jarreau. On a connu pires associations.Côté influences revendiquées, ça se bouscule au portillon. Jeff Buckley, Nina Simone, Björk et Miles Davis. Mais aussi du flamenco ou du hip-hop. Bref, un peu de tout et cela se ressent. Chacune des quatorze chansons de son premier album, « Mansaadi », nous transporte dans un univers différent du jazz, de la soul et de la musique africaine avec, comme lien, une voix unique. Sur scène, l'osmose est encore plus forte. Seule, armée d'un simple sampler, elle nous embarque dans un long voyage sans escale. Comme un tour du monde en accéléré dont les paysages nous laissent bouche bée.Dernière précision, Sandra Nkaké chante en anglais. La plupart du temps du moins. Car elle ne s'est pas gênée pour reprendre une chanson de Georges Brassens : « la Mauvaise Réputation ». Un titre qui convient parfaitement à cette femme qui préfère en faire à sa tête et surprendre plutôt que de s'en tenir aux convenances de rigueur. Olivier Le Floc'hAlbum « Mansaadi » (Cornershop/Naïve). En concert le 15 janvier à Marseille, le 29 à Montpellier, le 6 février à Blois, 13 à la Maroquinerie à Paris. www.myspace.com/sandrankake

latribune.fr

14 Jan 2009, 1:30

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