« Si tu n'es pas dans Médiamétrie, t'es mort », explique le patron d'un site de médias français. S'il existe d'autres panels et d'autres instruments de mesure, comme Google Trends, seul le panel Médiamétrie-NetRatings fait foi auprès des médiaplanneurs, et donc auprès des annonceurs. Pourtant, beaucoup d'éditeurs ne s'expliquent pas certaines incohérences. Ainsi, « Le Figaro » compte 2,2 millions de visiteurs uniques dans Com- Score, derrière « Le Monde », mais 5,5 millions dans NetRatings, cette fois devant son concurrent. Tout dépend de ce que l'on compte. Contrairement à ComScore qui privilégie le lien capitalistique entre sites, Médiamétrie autorise les sites à comptabiliser l'audience de sites « partenaires ». TF1 comptabilise l'audience d'Overblog dont il possède seulement 34 % du capital. « Le Figaro » prend ainsi pour lui l'audience du Conjugueur, site de conjugaison qui ne lui appartient pas. Une comptabilité qui fait débat. « Nous avons conscience qu'il y a une question sur la catégorisation des contenus, reconnaît Julien Rosanvallon, directeur adjoint de Médiamétrie. Nous sommes ouverts à la discussion. » Également pointé du doigt, l'achat de trafics, via des jeux concours. Le truc : des sociétés, spécialisées dans les jeux sur Internet commercialisent à des éditeurs leur réseau de joueurs à domicile avec des jeux sur mesure? et un argument de vente imparable : parmi leurs joueurs pourraient se trouver un certain nombre des membres du panel de Médiamétrie. L'institut a en effet modifié son panel l'été dernier, en recrutant un grand nombre de nouveaux participants sur le Net. Problème : l'achat de ce type de prestation est onéreux, et crée une audience artificielle, pas fidèle. « Mais cela a l'effet d'une drogue, certains sites ne peuvent plus s'en passer », indique un médiaplanneur. S. C.

latribune.fr

16 Févr 2009, 10:39

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