Le marché joue le scénario d'une sortie de crise

Les indices européens pourraient-ils, dans un avenir proche, reprendre l'année là où ils l'avaient commencée ? À savoir 3.349.69 points pour le CAC 40 et 2.536,47 points pour le DJ Euro Stoxx 50 ? On ne peut l'exclure. En tout cas, le volontarisme affiché par les grands chefs d'état de la planète pour mettre un terme à la crise a redonné un réel coup de fouet aux marchés actions. Plus exactement, l'issue positive de la réunion du G20 a permis au rally haussier amorcé il y a près d'un mois de se confirmer. Ainsi, après avoir mal commencé la semaine, la Bourse de Paris a terminé sur un gain hebdomadaire proche de 5 %. Ce qui porte à plus de 18 % le rebond du CAC 40 depuis son plus-bas de 2.519,29 atteint le 9 mars dernier. Soit sa deuxième plus forte reprise en presque sept mois après l'envolée de 20,3 % enregistrée entre le 27 octobre et le 4 novembre 2008. En revanche, le DJ Stoxx 50 s'est octroyé, pour le moment, sa plus belle phase de rebond (+ 22 %) depuis la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008. optimisme et méfianceLe spectre d'un échec similaire à la conférence de Londres de 1933 s'est donc effacé au profit d'une perspective de sortie de crise. « Jusque-là, le marché naviguait dans une sorte de trou noir. Aujourd'hui, même si la réalité économique reste difficile, on peut commencer à croire au scénario d'une reprise économique début 2010 », glisse François Genovese, associé chez Quilvest & Associés. Pour Andrzej Kawalec, analyste chez Moneta Asset Management, « la recapitalisation du FMI est une bonne chose car cela réduit les risques de faillite pour les plus faibles maillons de la chaîne ». Est-ce suffisant pour miser sur une poursuite du courant acheteur ? Difficile à dire. Car comme le souligne Andrzej Kawalec « il faut se méfier des piqûres de rappel. Les récents déboires de Bénéteau;néteau en sont un bon exemple. En outre, les résultats semestriels ne seront pas bons et pourraient donner lieu à des ruptures de ?convenants? bancaires ». Un avis que partage François Genovese, pour qui le premier trimestre pourrait se révéler catastrophique et ponctué de déceptions par rapport aux anticipations des analystes. Même si l'expert pense que la réduction des zones d'ombre d'ordre microéconomique pourrait être de nature à apporter plus de crédit aux discours des dirigeants. En résumé, l'emballement des indices ne doit pas faire oublier la différence fondamentale entre les effets d'annonce et la réalité économique. Selon Andrzej Kawalec, « les signes d'une reprise viendront, notamment, d'un arrêt de la chute des prix immobiliers et de la hausse du chômage ». En outre, on peut se poser la question de savoir dans quelle mesure les 5.000 milliards de dollars injectés par le G20 dans l'économie d'ici à la fin 2010 produiront un effet positif sur les résultats des entreprises. En attendant, aux cours actuels, le marché intègre implicitement une chute de l'ordre de 50 % des profits cette année.
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