Le festival d'Avignon ouvrira ses portes le 7 juillet avec ...

Le festival d'Avignonrevisite l'histoire sur« Qu'est-ce que le monde, s'interrogeait Shakespeare. Un mot?! » Aujourd'hui, ce mot est synonyme de violence, de guerre, de combats. De crise. Et le théâtre, véritable miroir du monde, ne peut être étranger à ce chaos. Le festival d'Avignon en témoigne.« Le théâtre fera parler les vivants et les morts », dit Vincent Baudrier, l'un des directeurs de la manifestation. D'abord à travers Wajdi Mouawad, artiste invité à présenter sa trilogie « Littoral, Incendies, Forêts » dans la cour d'honneur, du 8 au 12 juillet, à 20 heures. Il est ici question d'hommes sur les traces de leur passé. Des ombres d'une histoire contemporaine.De la quête d'identité, on passe à la malédiction avec « (A)pollonia », d'après Euripide, Eschyle, Hanna Krall, Jonathan Littell et J.M. Coetzee? mis en scène par Krzysztof Warlikowski en polonais, surtitré en français, du 16 au 19 juillet, à 22 heures. Quant aux artistes hollandais Johan Simons et Paul Koek, ils signent la mise en scène de « Casimir et Caroline » d'Odon von Horvath, dans la cour d'honneur, du 23 au 29 juillet, à 22 heures. L'histoire d'un jeune couple détruit par la crise économique et la montée du fascisme. Et on revient sur la malédiction qui pèse sur les générations avec « Sous l'?il d'?dipe » (gymnase du lycée Mistral, du 12 au 26 juillet, à 22 heures), un texte et une mise en scène de Joël Jouanneau qui s'inspire de Sophocle, Euripide, Ritsos.Cinéastes et planchesMais l'une des grandes surprises du festival, c'est la venue de deux réalisateurs de cinéma. Le premier, Amos Gitai, montera « La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres », d'après Flavius Josèphe, juif résistant qui passa du côté de Rome. Adaptation que Gitai aurait rêvé de présenter dans l'ancien ghetto juif de Venise. L'histoire de la prise de Jérusalem par l'Empire romain, avec Jeanne Moreau. (Carrière Boulbon, du 7 au 13 juillet, à 22 heures.)Christophe Honoré, lui, abandonne ses « Chansons d'amour » pour « Angelo, tyran de Padoue » de Victor Hugo. Une réflexion sur le pouvoir des femmes et l'histoire qui broie les hommes, interprétée par Emmanuelle Devos, Clotilde Hesme et Marcel Di Fonzo Bo à l'Opéra-Théâtre, du 12 au 27 juillet, à 18 heures.Autre perle de cette sélection, Claude Régy et sa mise en scène de « Ode maritime » de Fernando Pessoa, dans un nouveau lieu à Avignon, la salle de Montfavet, du 9 au 25 juillet, à 22 heures. L'occasion de retrouver tout le chaos du monde pris dans les rêves de cette poésie des ténèbres, familière à Régy.Bacon et la douleurPippo Delbono est là aussi avec toute sa troupe dans « la Menzogna » (« le Mensonge »). Ou comment Francis Bacon devient le porte-parole de la douleur et de la cruauté des hommes. (Cour du lycée Saint-Joseph, du 18 au 27 juillet, à 22 heures.) Un conseil, en danse, éviter « l'Orgie de la tolérance ». Faussement provocateur et surtout d'un vide absolu. Même s'il s'agit là d'une nouvelle version, le fond reste le même.Jean-Louis Pinte
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.