L'automédication progresse avec la crise

Doliprane, Humex, Nicorette : à l'heure où les Français plaident pour la pérennité de leur système d'assurance-maladie, les médicaments achetés sans ordonnance se portent mieux que la pharmacie classique, selon l'Afipa (Association française pour l'automédication) et l'institut IMS Health. En 2008, le marché global des médicaments a reculé de 0,3 %, à 30 milliards d'euros. À l'inverse, le segment de l'automédication (OTC), qui regroupe les médicaments accessibles sans ordonnance, a crû de 2,7 %, à 1,9 milliard d'euros.L'OTC stricte, c'est-à-dire les produits que l'on ne peut pas faire inscrire sur une ordonnance pour remboursement (85 % du marché de l'OTC), augmentent même de 4 % en valeur. « Mais cette hausse est largement due au déremboursement des veinotoniques en janvier 2008, qui a entraîné une augmentation de leur prix », explique la déléguée générale de l'Afipa, Daphné Lecomte-Somaggio. En tête des ventes, on trouve le célèbre Doliprane de Sanofi-Aventis, l'Humex du laboratoire Fournier et l'Efferalgan de BMS, avec des taux de croissance respectifs de 9 %, 2,5 % et 1 %. Au global cependant, s'empressent de préciser les industriels, « les prix sont restés stables sur l'année [+ 0,2 %] ». Une stabilité dont la profession s'enorgueillit au regard des hausses de prix abusives reprochées par exemple à l'agroalimentaire ? à titre de comparaison, l'Insee chiffre à 2,4 % l'augmentation des prix des produits de grande consommation à fin janvier 2009 sur un an. Sur les deux dernières années, la tendance globale du marché de l'OTC est à l'érosion. Dès lors, la récession économique ne risque-t-elle pas d'amplifier encore ce mouvement ? « La crise touchera l'industrie mais nous espérons que les débuts de la réforme du libre accès vont aider à enrayer le phénomène », explique Daphné Lecomte-Somaggio. Mise en place au 1er juillet 2008, la réforme permet aux pharmaciens de placer quelque 239 produits d'automédication à disposition des clients devant leur comptoir. Objectif des autorités : une meilleure accessibilité mais aussi une baisse des prix en faisant jouer la concurrence, puisque ceux-ci sont clairement affichés. Selon l'Afipa, les résultats sont là : « Les prix reculent en moyenne de 1 % à 5 % dans les pharmacies en libre accès, qui voient dans le même temps leur chiffre d'affaires augmenter de 10 % à 20 % », indique Daphné Lecomte-Somaggio. Soit un effet volume qui joue à plein. Problème, la réforme, incitative et non obligatoire, concerne pour l'heure moins d'un tiers des pharmacies françaises. Il semble un peu tôt pour juger de l'efficacité réelle du dispositif. Audrey Tonnelierla réforme permet aux pharmaciens de placer 239 produits à disposition.
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