Première baisse de la musique numérique

Les chutes de marché à deux chiffres sont devenues une habitude pour la musique enregistrée. En baisse pour la sixième année consécutive de 15 % sur l'année 2008, les ventes (gros hors taxe) de musique ont accéléré leur déclin au premier trimestre 2009 (- 16,4 %), selon le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep). Mais la mauvaise surprise vient ce trimestre des ventes numériques sur Internet ou téléphone mobile. Sans compenser le déclin des ventes de supports physiques (CD, DVD), elles n'avaient cessé de croître ces dernières années, enregistrant en 2008 une hausse de 49 %. Au premier trimestre, pour la première fois, elles affichent un recul de - 1 % par rapport au début 2008, à 17,6 millions d'euros, soit 15 % du total du marché. Certes, le téléchargement de titres à l'acte sur Internet progresse encore mais à un rythme moins soutenu?: + 13 % contre + 58 % il y a un an. Et sur téléphone mobile, l'achat à l'acte de titres, sonneries, etc., s'effondre de 46 %. Multipliés par près de cinq en un an, les revenus issus de formules par abonnement, comme en proposent depuis un an les opérateurs Orange et SFR, ou du streaming (revenus formés des avances versées par les sites d'écoute gratuits financés par la publicité comme Deezer), ne représentent encore que 4,3 millions d'euros. Trop peu pour tirer le marché numérique à la hausse.la loi antipiratageDe fait, Orange qui avait lancé en juin 2008 l'offre Orange Music Max, de téléchargement, plafonnée à 500 titres pour 12 euros par mois, pour ses abonnés mobiles et Internet, et qui tablait à l'époque sur « quelques centaines de milliers d'abonnés », admet aujourd'hui que « les résultats sans être mauvais, ne sont pas à la hauteur des attentes », selon Philippe Steinmetz, responsable des offres musique de l'opérateur. Le 29 avril à une table ronde du Mediaclub, sur la musique numérique, il estimait que les dispositifs anticopie (DRM), interdisant de transférer les titres téléchargés dans l'offre Musique Max sur tous les supports d'écoute, « ruinaient la promesse ». L'abandon des DRM qui se généralise devrait lever ce handicap. Mais pour Christophe Lamenière (Sony Music France), président du Snep, « le problème des offres légales de musique numériques, c'est qu'elles ont pour concurrent le téléchargement illégal et gratuit ». Le Snep attend donc avec impatience que la loi antipiratage décourage les téléchargeurs « à la petite semaine ». Isabelle Repito
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