Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Morning...

Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Morning Business » tous les matins de 6 heures à 10 heures sur BFM, nous propose son bloc-notes de la semaine.OÙ SONT LES PATRONS ?C'est sans doute un effet collatéral de la tempête médiatique qu'ils viennent d'essuyer, mais la discrétion des chefs d'entreprise dans la campagne européenne est restée remarquable. On dit que Laurence Parisot considère que le patronat avait fait une « erreur historique » en ne se lançant pas dans celle pour le référendum. Eh bien, rebelote ! Sauf que le climat est différent, et que ceux que j'ai interrogés cette semaine mettaient en avant leur côté « inaudible » : « franchement, prendre la parole sur le dossier serait totalement contre-productif », me dit par exemple le jeune patron d'un grand groupe de communication. Et pourtant, l'Europe, il la construit au quotidien. Et pourtant, il porte tout de suite le débat sur un terrain passionnant : « l'Europe économique s'est construite sur le culte de la concurrence, est-ce qu'on n'est pas au bout de ce modèle aujourd'hui ? Rendez-vous compte qu'au nom de la concurrence c'est dans chaque pays de l'union que je dois me justifier sur les seuils de concentration, alors que mes concurrents américains peuvent se développer à l'échelle d'un continent ». Sortir du culte de la concurrence pour développer de la puissance, c'est un peu comme ça que Gérard Mestrallet, le patron de GDF-Suez, voit les choses, avec un rééquilibrage des pouvoirs : « on sent que la commission de l'énergie est en train de retrouver un certain poids, et qu'on entend moins ceux qui veulent nous imposer de maigrir à tout prix ». Intéressant, non ? Le débat n'a pas eu lieu !BOUGE !C'est quelque chose de très étrange, l'interview d'un dinosaure. Avec le petit regard placide, amusé, qui suit chacune de vos questions, alors que vous aviez le sentiment d'être percutant, incisif, déstabilisant. Tu parles ! Le petit regard vous dit qu'en trente ans de carrière politique il en a vu d'autres. Les dinosaures devaient regarder comme ça les petits malins qui voulaient un bout de territoire? avant de les avaler tout cru ! André Santini est incontestablement un dinosaure de l'espèce la plus solide, et la plus sympathique : l'homme qui lâche « l'Église n'a rien compris au préservatif, elle le met à l'index » est un homme à qui l'on peut parler. En charge des fonctionnaires dans le gouvernement, on sent chez lui une capacité inépuisable à amortir les chocs : les tensions dans la commission de déontologie ? Il marque un silence (toujours marquer un silence?), puis quelques mots pour ramener la question à ses justes proportions, celles de la tempête et du verre d'eau. Les réductions de postes inéluctables dans la fonction publique ? Un silence (toujours, je vous l'ai dit) : « il ne faut brusquer personne, tout cela doit se faire avec un rythme régulier ». Le problème c'est qu'un jour les dinosaures ont vu se lever une tempête qui les a fait disparaître. Et la tempête qui se lève pour André Santini porte le nom de dette publique. Elle va imposer des choix extrêmes de réduction de dépenses. Est-il capable de les gérer ? À le voir éviter le moindre écueil, on en doute franchement ! Et, finalement, j'ai l'impression qu'il sera le symbole de la volonté publique. S'il devait rester, si l'on ne trouvait pas vite à son poste un félin aux dents acérées, ce serait sans doute le signe qu'une fois de plus les décisions fortes de réforme de l'État attendront des jours meilleurs. nle bloc-notes de Stéphane soumie
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