Les clients du gaz russe piégés

Jusqu'au bout, la Commission européenne a tenté de ne pas s'immiscer dans le conflit opposant son principal fournisseur de gaz, la Russie, et l'Ukraine, par où transite ce combustible vers les consommateurs européens. Un porte-parole de la Commission ne déclarait-il pas hier encore : « C'est un problème de transit, c'est à eux de le résoudre » ? Seulement voilà, le gaz n'est pas un simple produit de loisir mais un bien de première nécessité. Et la tension est brusquement montée hier entre Moscou et Kiev, la crise du gaz s'étendant désormais à l'Europe, frappée par les coupures de livraison de Gazprom. « L'Union européenne est affectée. Les approvisionnements de gaz dans certains États membres ont été réduits de manière substantielle. La situation est complètement inacceptable », a déploré Johannes Laitenberger, porte-parole de l'exécutif européen.« Nous n'avons jamais connu une telle situation », assurait hier un diplomate ukrainien à Bruxelles. Gazprom a annoncé lundi par un simple fax une forte réduction des approvisionnements. Il est allé en réalité très au-delà : hier matin, les fournitures de gaz à la frontière ukraino-russe avaient été divisées par quatre. Résultat, dans la plupart des pays d'Europe centrale, les livraisons étaient hier totalement interrompues ou chutaient de 70 % à 90 %. Si Moscou se dit prêt à reprendre à tout moment les négociations avec Kiev, les deux parties continuaient hier à se renvoyer la responsabilité du conflit.la france touchéeConsciente qu'elle se trouve de facto instrumentalisée, l'Europe répugne à jouer les médiateurs, mais elle ne peut simplement pas se passer du gaz russe, qui couvre 42 % de ses besoins.En France les livraisons de gaz russe à GDF ont chuté de 70 %, reconnaissait GDF-Suez. Mais, précise son président, Gérard Mestrallet, « la Russie, pour l'ensemble du groupe, ne représente que 15 % » des approvisionnements. L'Allemagne, quant à elle, a changé de ton ces derniers jours. Le 1er janvier, son ministre en charge de l'énergie, Michael Glos, déclarait que « l'approvisionnement était assur頻 grâce aux stocks stratégiques. Mais le principal importateur du pays, E.ON/Ruhrgas, indiquait hier : « Nos possibilités sont à leurs limites. » Parallèlement, M. Glos accueillait une série de réunions avec la présidence tchèque, la Commission et Gazprom.Vendredi à Bruxelles, un comité de crise européen composé de représentants des gouvernements et gaziers se réunira. Il pourrait proposer de faire jouer la solidarité en faveur des pays en détresse, tels que la Bulgarie. Le président de cette dernière, Gueorgui Parvanov, a lancé avec son homologue ukrainien Viktor Iouchtchenko un appel pour le déploiement d'observateurs indépendants aux points de passage du gaz entre la Russie et l'Ukraine pour surveiller les quantités exportées.++BSD ++ NePas supprimer n signature++BSF ++
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.