Aliza Jabès, une nature prodigieuse Ça aurait dû être Alice...

Aliza Jabès, une nature prodigieuse Ça aurait dû être Alice, en hommage à sa grand-mère anglo-égyptienne qui soignait ses mains au citron. Ce fut Aliza, un prénom exotique qui vous plonge d'emblée dans un univers sensoriel envoûtant. Fille d'un chercheur en pharmacie passionné de phytothérapie et d'une mère styliste, Aliza Jabès aurait-elle pu faire autre chose que fonder une ligne de soins de beauté à nulle autre pareille et dont le nom, Nuxe, évoque d'emblée la nature et le luxe. À 25 ans, cette jeune femme, qui a fait Sciences po Éco-Fi, décroché un MBA à New York et débuté sa carrière comme analyste financière dans un grand groupe pharmaceutique américain, décide de changer de cap. Direction les plantes, sa passion depuis toute petite ! « J'avais envie d'indépendance, d'entrepreneuriat », dit la cadette d'une fratrie de trois enfants « artistes » indépendants. C'est son père qui va dénicher, en 1989, un petit laboratoire à l'abandon dont la création remontait à 1957. Avec l'aide d'un pharmacien aussi peu calé qu'elle en cosmétologie, Aliza se lance : « On a repris le cahier des formules, puisque tout était écrit à la main. Et, à partir de là, on a commencé à faire de la recherche en explorant les plantes et en allant chercher dans les herbiers certains principes qui nous paraissaient plus intéressants que d'autres. » Son frère, cinéaste et écrivain, raconte : « On a un peu tous été élevés dans le culte du tube à essai, de la formule, des ingrédients... Je me souviens qu'Aliza et Terry, notre s?ur, qui est elle-même à la tête d'une ligne de maquillage By Terry [Ndlr : Terry De Gunzburg], essayaient toujours de mélanger des légumes dans le mixeur de ma mère, ajoutant huile d'olive, poudre d'amandes, mais aussi yaourt ou concombre. » De cette recherche naissent au fil des ans des produits aux noms enchanteurs. L'Huile Prodigieuse d'abord, best-seller de la marque, puis Rêve de Miel, Crème Nirvanesque, Phytochoc? L'aventure Nuxe, débutée sans moyens et sans expérience, connaît enfin le succès. Un chiffre d'affaires de 85 millions d'euros, 300 salariés, 25 brevets déposés, une soixantaine de marques et les Trophées de l'Inpi en 2007, sans parler du nombre astronomique de récompenses qu'elle a amassées.Cette mère de deux enfants aime les défis. Tout en développant sa marque, elle ouvre dès 2002 son premier spa, rue Montorgueil : « C'était encore une fois un pari. » Un succès qui en entraîne d'autres. Elle vient aussi de lancer une deuxième marque, bio cette fois. Et Nuxe ne connaît pas la crise. Aujourd'hui quatrième marque de laboratoire en pharmacie et parapharmacie, la petite marque continue à afficher une croissance à deux chiffres : « On n'est plus, loin s'en faut, une entreprise artisanale, mais tout en nous professionnalisant, nous gardons un esprit petite boîte. C'est vraiment ce que je veux. Aujourd'hui, on met en place des méthodes de grandes entreprises, mais je me force ? et je force tout le monde ? à garder quand même un esprit petite boîte ». L'ouverture, en septembre 2008, du capital de Nuxe au fonds d'investissement Naxicap (pour un montant qui, avance-t-elle, serait de plus de 100 millions d'euros) participe d'une stratégie de développement à l'international : « Notre challenge va être de confirmer finalement ce succès français, d'en faire un succès international. On est en pole position pour le faire. » Avant de nous livrer le rêve qu'elle caresse en son for intérieur : « Que le groupe Nuxe et ses marques deviennent leader en cosmétologie naturelle en pharmacie dans le monde. » Tatiana Renard-Barzach
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