Hees, flou sur ses projets pour Radio France

Le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) rendra ce matin son avis sur la nomination de Jean-Luc Hees, proposé par le président de la République, pour prendre la tête de Radio France. Auditionné hier après-midi, le candidat a soigneusement évité de citer l'Élysée ou Nicolas Sarkozy, préférant parler de « l'exécutif ».Sur le fond, il s'est contenté de grandes généralités sans détailler son projet. Interrogé par le CSA sur la réfection de la Maison de la radio, un chantier de 300 millions d'euros, le nouvel auditorium, ou le cahier des charges en matière de publicité, il s'est même abstenu de répondre arguant « ne pas connaître » ces sujets. Il a juste dit vouloir « conserver l'équilibre actuel » entre redevance et publicité.Concernant la gestion, il a admis faire « un bond de géant » en s'attaquant à la gestion de 4.000 personnes, lui qui avait au mieux dirigé 450 personnes lorsqu'il était à la tête de France Inter. Mais « j'apprendrai », a-t-il promis.Côté social, il devra faire face à la renégociation de la convention collective. Un sujet qui inquiète les personnels, qui se sont mis en grève hier à 28 %, perturbant les programmes. Mais Jean-Luc Hees s'est contenté de promettre de « ne pas faire table rase des acquis des personnels ».Le candidat était aussi très attendu sur le terrain des nouvelles technologies, suite aux critiques de Jean-Paul Cluzel. En effet, selon le PDG sortant, il aurait déclaré il y a quelques années : « L'Internet, c'est la mort de la radio ! » Hier, il a assuré être « fasciné par les nouvelles technologies », promettant juste qu'Internet sera son « chantier prioritaire ».Il a consacré l'essentiel de son discours aux contenus, qui restent « l'essentiel, même si l'on peut disserter sur la gestion ou le numérique ». Il a assuré ne pas être « liberticide », rappelant que c'est lui qui avait embauché l'humoriste Stéphane Guillon. Il a posé « deux bornes à l'humour : la diffamation et l'insulte ».Il a assuré « ne pas avoir d'idée » sur les raisons de l'éviction de Jean-Paul Cluzel, dont il a évité de parler. « Le gestionnaire précédent n'était pas un mauvais gestionnaire », a-t-il juste concédé. Il n'a toutefois pas résisté à une pique : « Mes plus mauvais bilans d'audience à France Inter ressemblent aux meilleurs bilans d'aujourd'hui. » Il a aussi reproché à Jean-Paul Cluzel de l'avoir évincé en 2004 de manière « brutale et douloureuse », et promis de se comporter au contraire de manière « digne ».« pas d'armée mexicaine »Enfin, il est aussi resté vague sur les hommes qu'il veut faire venir. « J'ai des idées, mais Radio France n'a pas besoin d'une nouvelle armée mexicaine. Et je n'ai rien de personnel » contre Frédéric Schlesinger, l'actuel directeur de France Inter. Quant à Philippe Val, directeur de « Charlie Hebdo », que la rumeur annonce à ce poste, c'est « un ami, mais l'amitié est un mauvais critère pour sélectionner un dirigeant ». JAMAL HENNI
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