Jamais, au cours des trente dernières années, la promotion immobilière n'avait connu un tel effondrement? ni un tel rebond. Les réservations de logements neufs n'ont reculé que de 5 % au premier trimestre, après avoir plongé de 48 % au quatrième trimestre 2008 (sur un an glissant). Au deuxième trimestre, l'ancien président de la Fédération des promoteurs constructeurs Jean-François Gabilla, qui vient de passer la main à Marc Pigeon, estimait que ces réservations seraient sans doute équivalentes, voire jusqu'à 10 % supérieures à celles du deuxième trimestre 2008. Le Conseil supérieur du notariat, qui relève que « mars et avril 2009 furent des mois dynamiques » dans ce secteur, parle élégamment d'un « printemps du neuf ».Mais cette embellie est à bien des égards artificielle puisqu'elle est liée, pour les deux tiers, au dispositif d'investissement locatif Scellier, qui permet de bénéficier d'une réduction d'impôts égale à 25 % du prix du bien jusqu'à la fin 2010 (20 % les années suivantes), plafonnée à 75.000 euros. Dans les bonnes années, les ventes aux particuliers investisseurs ne représentaient pas plus de la moitié des transactions enregistrées dans le logement neuf. Si les primo-accédants, aidés par le doublement du prêt à taux zéro (PTZ), sont revenus dans les bureaux de vente, le marché des particuliers qui revendent un logement pour en acquérir un second, un des piliers de l'immobilier neuf, reste bloqué.Le « Scellier » commence, en outre, à avoir des effets pervers puisqu'il fait repartir le prix des terrains à la hausse, comme l'a constaté Pierre Bazaille, le président de l'Institut notarial de l'immobilier.S. Sa.

latribune.fr

21 Juill 2009, 1:40

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