Mercredi prochain, les producteurs de lait seront payés pour le mois d'octobre par les Danone, Entremont, Lactalis, etc., à un prix qu'ils ignorent encore. Comme toutes les tentatives de négociation entre les deux parties ont échoué, chaque industriel (maître de la facturation) fixera son prix. Celui-ci devrait néanmoins se situer dans une fourchette de baisse de 30 à 40 euros/1.000 litres pour le quatrième trimestre 2008 et de 45 euros pour le premier semestre 2009 (au lieu des ? 70 et ? 120 euros demandés initialement).on n'arrête pas les vachesUne baisse bien trop lourde pour les producteurs, qui proposaient mardi dernier un maximum de ? 10 et ? 20 euros. Mais l'Association de la transformation laitière (Atla), à travers son président Olivier Picot, se justifiait hier : « Si le lait était payé au niveau de la valorisation du beurre et de la poudre de lait, son prix serait de 200 euros les 1.000 litres et non de 340 euros. » Après une bulle de collecte au début 2008, les transformateurs se retrouvent en situation de surstockage alors que la consommation baisse sur tous les marchés du lait, du beurre, des fromages et surtout des produits laitiers frais type yaourt, entraînant une chute des prix. « Dans l'automobile, on arrête les chaînes de production, chez nous, on n'arrête pas les vaches et je n'ai jamais vu une telle désaffection des consommateurs pour les produits laitiers depuis trente-cinq ans », résume Michel Saulnier, directeur général d'une coopérative lochoise.Les industriels évoquent aussi les prix fortement orientés à la baisse chez nos voisins allemands. Le hard discounter Lidl viendrait même de décider d'une baisse de 1,4 centime d'euro par litre de lait pour aboutir à 39 centimes la bouteille en prix sortie d'usine, soit 45 centimes le litre pour le consommateur final. « Nous devons absolument prendre en compte ces nouvelles réalités », conclut Olivier Picot. Sophie Lécluse

latribune.fr

21 Nov 2008, 13:44

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