En panne de liquidités GM appelle à l'aide

General Motors appelle l'État américain au secours. Après avoir englouti 6,9 milliards de dollars de liquidités au troisième trimestre, le géant américain est en panne sèche et n'a pas de quoi finir l'année. Ses réserves se rapprochent dangereusement de la barre des 11 milliards de dollars (8,6 milliards d'euros), somme minimale dont GM a besoin pour payer salaires et fournisseurs. Du coup, l'ancien n° 1 mondial de l'automobile à la dérive a annoncé hier qu'il coupait court, du « moins dans l'immédiat », à ses discussions pour racheter son concurrent Chrysler, lui-même exsangue. GM n'avait jamais reconnu auparavant ces tractations. Rick Wagoner, l'inamovible PDG de GM, a toutefois refusé de se déclarer formellement en faillite.Avec des parts de marché outre-Atlantique en chute libre depuis des années, GM est chroniquement déficitaire. Après avoir perdu 38,7 milliards de dollars l'an dernier (30,3 milliards d'euros), alors même que le marché américain était encore porteur, GM a affiché un déficit net de 4,2 milliards sur le troisième trimestre (3,2 milliards). Le chiffre d'affaires a accusé un recul de 13 %. Les activités sont dans le rouge dans toutes les régions du monde, sauf en Afrique, Moyen-Orient et Amérique latine. En Europe, la perte se monte à 1 milliard de dollars sur le trimestre.Le groupe souffre structurellement d'une organisation industrielle et commerciale bureaucratique et inefficace. La recherche et le développement ne s'adaptent pas non plus suffisamment aux demandes des marchés. En Amérique du Nord, GM s'est trop longtemps cantonné à la fabrication de gros véhicules voraces et techniquement peu avancés, dont le public se détourne. Les autres constructeurs américains sont presque aussi malades. Ford a enregistré une nouvelle perte trimestrielle (avant impôts et hors exceptionnels) de 2,7 milliards. Ford, qui avoue avoir consommé 7,7 milliards de dollars de liquidités sur le trimestre, affiche sur neuf mois un déficit net de 8,7 milliards de dollars, équivalent à celui de l'an dernier.Les « Big Three » attendent le déblocage des 25 milliards de dollars de prêts votés il y a quelques semaines. « Nous pourrions arriver à une conclusion dès le quatrième trimestre », affirmait hier le PDG de Ford? Alan Mullaly. « L'industrie automobile ne peut pas résister dans les conditions économiques extraordinaires actuelles sans un soutien supplémentaire », assure le président de la National Association of Manufacturers, John Engler. « Son évolution nécessite du temps et de l'argent que les constructeurs n'ont pas », ajoute-t-il.GM, Ford et Chrysler ont rencontré jeudi la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, pour plaider leur cause. Selon la presse, les démocrates envisagent d'augmenter à 50 milliards le montant le montant des prêts. Une condition sine qua non pour éviter la faillite de l'industrie automobile.Alain-Gabriel Verdevoye Les « Big Three » attendent le déblocage des 25 milliards de dollars de prêts votés il y a quelques semaine
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