Vers un Sumo de l'électronique

Ce sera le « sumo » de l'électronique japonaise. Panasonic et Sanyo ont confirmé hier avoir entamé des discussions en vue d'un rapprochement capitalistique et industriel. Panasonic a trouvé un accord avec les trois banques actionnaires majoritaires de Sanyo pour leur acheter leur participation de 70 %. Le montant de l'opération s'élèverait à environ 600 milliards de yens, plus de 5 milliards d'euros. Ce qui valorise Sanyo à 7,3 milliards d'euros. Il s'agirait alors de la plus grande fusion de l'électronique japonaise. Les deux sociétés veulent aller vite. Un groupe de travail a déjà été mis en place pour discuter des modalités du rapprochement. Ses conclusions pourraient être dévoilées au plus tard à la fin du mois de décembre. Alors que le secteur de l'électronique japonais subit actuellement de plein fouet les conséquences du ralentissement de la consommation mondiale, cette opération pourrait surprendre. Mais les motivations de Panasonic, le n° 1 mondial des écrans plasma, sont ailleurs. Huit fois plus gros que Sanyo dans l'électronique grand public, Panasonic ne vise ni les caméras ni les téléviseurs de son concurrent, mais avant tout sa division de batteries rechargeables pour téléphones mobiles et ordinateurs portables mais aussi pour l'automobile.histoire de familleGrande spécialité de Sanyo, cette activité génère un quart de son chiffre d'affaires annuel mais les trois quarts de son résultat opérationnel. En grande difficulté l'an dernier, le groupe a été contraint de licencier 15.000 personnes, soit 15 % de ses effectifs. Sanyo comptait d'ailleurs sur cette activité en pleine croissance pour assurer son redressement dans les prochains mois. Et effacer trois exercices déficitaires consécutifs. S'il parvient à ses fins, Panasonic deviendra ainsi le n° 1 mondial d'un marché en pleine croissance, avec 30 % des ventes, largement devant les 18 % de Samsung. Mais pour les directions de Panasonic et de Sanyo, il ne s'agit pas du seul intérêt de l'opération. Des économies d'échelles et des réductions de coûts sont envisageables dans la division électronique grand public, indiquent-elles dans leur communiqué commun. Sanyo pourrait également faire profiter sa future maison mère de son savoir-faire dans les techniques de production industrielle. Ce qui pourrait permettre aux deux groupes de mieux affronter la crise actuelle, même si Panasonic a pour l'instant été épargné.Cette fusion ressemble aussi à une histoire de famille recomposée. Sanyo (trois océans en japonais), a été créé en 1947 par Toshio Ue, beau-frère de Konosuke Matsushita, le fondateur, en 1918, de l'empire du même nom, devenu depuis Panasonic. Olivier Pinaud
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