Le gouvernement canadien en sursis

Empêtré dans une crise politique sans précédent, le Premier ministre conservateur canadien a obtenu jeudi la suspension de la session parlementaire jusqu'au 26 janvier. Stephen Harper échappe ainsi au vote de confiance proposé par les trois partis d'opposition, qui aurait fait tomber son gouvernement moins de deux mois après sa réélection. La décision de la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, représentante de la reine Elizabeth II dans le pays, de sauver le gouvernement Harper irrite les trois chefs de l'opposition. Stéphane Dion (Parti libéral), Jack Layton (Nouveau Parti démocratique) et Gilles Duceppe (Parti québécois) accusent le Premier ministre de fuir le Parlement afin d'éviter la défaite lors d'un vote de confiance prévu aujourd'hui.Réélus le 14 octobre, les conservateurs ont présenté il y a une dizaine de jours un plan d'austérité sans véritable mesure de relance de l'économie, ce qui a suscité la colère de l'opposition. Suppression des subventions fédérales destinées aux formations politiques (16,7 millions d'euros, soit 60 % du financement des partis d'opposition), limitation des augmentations de salaire des fonctionnaires, suspension du droit de grève dans la fonction publique jusqu'en 2011 : au total, le budget prévoyait des coupes de 2,5 milliards d'euros. Un plan qui aurait eu pour conséquence de ralentir l'activité économique plutôt que de la dynamiser, dénoncent ses détracteurs.convaincre l'opposition Les conservateurs entendent profiter du sursis obtenu pour retrouver la confiance des citoyens et s'atteler aux problèmes économiques. Pour survivre, le Premier ministre devra cependant convaincre les partis d'opposition d'appuyer le budget le 27 janvier. Rien n'est moins sûr. Car si pour l'heure, les Canadiens s'en tirent mieux que leur voisin du Sud, la situation ne durera pas. Certes, le pays a évité de justesse une récession technique au deuxième trimestre, avec une croissance de 0,3 % alors que l'économie s'était contractée de 0,8 % au premier trimestre. Frappé de plein fouet par le recul de ses exportations vers les États-Unis, son principal partenaire commercial, ainsi que par la chute du prix des matières premières, dont il est un exportateur net, le Canada devrait connaître une contraction de 1 % de son économie au quatrième trimestre 2008 et de 0,4 % au premier trimestre 2009.L'inquiétude s'est encore amplifiée, vendredi, avec l'annonce de la perte de 70?600 emplois en novembre, trois fois plus qu'escompté. La faillite redoutée des trois grands de l'automobile américains (GM, Ford et Chrysler) devrait donner le coup de grâce alors que 130?000 emplois sont directement liés à la fabrication d'automobiles ou de pièces détachées dans l'Ontario. Marie Gueydan x++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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