Arcandor se rapproche de la faillite

distributionArcandor n'échappera sans doute plus à la faillite. Hier, en fin d'après-midi, la demande de crédit d'urgence que le groupe de tourisme et de distribution avait déposée auprès de l'État fédéral a été rejetée. La contribution des actionnaires, des banques et des propriétaires des magasins serait trop faible au goût du gouvernement. Ce crédit de 437 millions d'euros était la dernière chance pour le groupe d'échapper au dépôt de bilan. Ce matin, la commission de pilotage du « fonds Allemagne », qui vient en aide aux entreprises touchées par la crise, avait déjà, sans surprise, rejeté une demande de garantie fédérale jugée la semaine dernière irrecevable par la Commission européenne. Bruxelles avait rappelé que ce type d'aide ne s'adresse qu'aux entreprises touchées par la crise, alors que les difficultés de l'ex-KarstadtQuelle datent déjà de plusieurs années. Arcandor assurait hier soir que rien n'était perdu. La direction a affirmé qu'elle pouvait encore obtenir ce crédit d'urgence si les parties concernées lui accordaient de nouvelles concessions. Des discussions à ce propos devaient se tenir dans la nuit et ce matin.avenir trop incertainSi ces ultimes négociations venaient à échouer, Arcandor ne devrait pas parvenir à honorer ses échéances de 650 millions d'euros vendredi prochain. Le groupe devra alors engager une procédure de faillite. Un coup dur pour les quelque 56.000 salariés du groupe. Hier, devant le magasin Karstadt de la Zeil, la grande rue commerçante du centre de Francfort, la poignée de salariés qui tentait de mobiliser clients et badauds s'indignait du refus de l'État de leur venir en aide. « Pourquoi le gouvernement a-t-il sauvé Opel et nous laisse-t-il sombrer ? » s'interrogeait ainsi l'un d'entre eux, qui arborait un tee-shirt reprenant le slogan des employés d'Opel : « Nous sommes Karstadt ! » Mais à Berlin, on estime que la survie du groupe est trop incertaine pour l'aider. La chancelière Angela Merkel avait d'ailleurs prévenu que sans « perspective d'avenir », il n'y aurait pas de soutien de l'État. Elle avait appelé les deux principaux actionnaires d'Arcandor, la banque Sal. Oppenheim et l'héritière des fondateurs de Quelle, Madeleine Schickedanz, qui avaient accepté de participer à une levée de fonds de 150 millions d'euros, à « s'engager davantage ». Restaient les discussions en cours ? à l'issue encore incertaine ? de fusion avec Metro et avec sa chaîne Kaufhof, concurrente de Karstadt.Au final, malgré le risque électoral, le gouvernement aura donc pris le risque de la faillite. Certes, cela ne signifie pas la disparition complète d'Arcandor et la loi sur les faillites allemandes peut être un bon instrument de restructuration. Par ailleurs, le groupe de tourisme Thomas Cook, détenu à 52,8 % par Arcandor, a souligné son « indépendance financière et opérationnelle » vis-à-vis de son principal actionnaire. Mais le prix à payer en termes d'emplois risque de s'avérer très lourd.Romaric Godin, à Francfort
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