L'emploi américain achève de détruire le regain des indices

La Bourse de Paris n'a pas tenu des promesses délivrées lors de la première séance du millésime, lorsque, le 2 janvier, le CAC 40 s'était adjugé 4,09 %. Le bilan de la semaine écoulée est négatif de 1,5 % alors que l'indice phare de la place française a terminé la séance de vendredi en recul de 0,75 %, à 3.299,50 points. De sorte que, depuis le 1er janvier, ses gains du début d'année ont été ramenés à 2,53 %. Si la Bourse de Paris ne parvient pas à se fixer une direction claire en ce début d'année, la grande hétérogénéité avec laquelle les places boursières abordent l'exercice 2009 montre aussi à quel point une tendance a du mal à s'imposer. Les pertes de vendredi du Dow Jones (? 1,64 %, à 8.599,18 points) à la clôture, précipitent Wall Street en territoire négatif (? 2,02 % depuis le 1er janvier). La Bourse américaine rejoint ainsi le clan des marchés baissiers emmenés par la Bourse indienne (? 2,5  %). à l'opposé, le Bovespa brésilien (lire ci-dessous) a pris la tête du groupe des marchés qui ont choisi de rebondir. L'Europe se place au milieu : l'indice DJ Stoxx affiche une avance de 1,43 % en six séances, avec un AEX à la Bourse d'Amsterdam en bonne forme (+ 8,23 %). Cette marche des indices en ordre dispersé répond aux jeux de prévisions des stratèges de marchés qui n'ont jamais été aussi divisés à l'aube d'une année dont on sait déjà qu'elle sera difficile. potentiel de rebondDe quoi se remémorer Keynes qui pointait que « la situation actuelle joue un rôle que l'on pourrait qualifier de disproportionné dans la formation de nos prévisions à long terme, la pratique habituelle consistant à partir des faits existants pour les projeter dans l'avenir ». De toute évidence, les marchés éprouvent de la difficulté à retrouver leurs marques. Il est néanmoins évident que les lourdes pertes enregistrées en 2008 ont quelque peu dégagé l'avenir boursier. De même, l'aversion au risque, qui demeure très élevée (l'indice Vix de la volatilité du S&P 500 s'inscrivait hier à 42,3 %), renforce le potentiel de rebond des indices. Encore que les analystes sont loin d'avoir achevé leur processus de révision à la baisse des bénéfices. Reste à savoir à quel niveau les mauvaises nouvelles ont été intégrées. Les statistiques démontrant chaque fois un peu plus la profondeur de la récession n'en ont pas moins d'effet lorsqu'elles sont publiées. Vendredi, les marchés ont ainsi vécu dans l'attente du rapport mensuel de l'emploi américain. Ils n'ont pas été déçus ! Au-delà des destructions d'emplois et d'un taux de chômage grimpant à 7,2 %, le volume des heures travaillées aux états-Unis s'est contracté de 7,7 % en rythme annualisé sur le trimestre écoulé. contexte préoccupantCe qui fait dire à Bruno Cavalier, économiste d'Oddo Securities : « On en vient presque à se demander si la contraction du PIB réel de l'ordre de 5-6 % l'an que nous anticipons au quatrième trimestre 2008 n'est pas une prévision trop conservatrice. » Le pétrole a été prompt à intégrer la dégradation : le baril de brut léger texan WTI est lourdement repassé sous les 40 dollars, à 39,97 dollars pour livraison février, cédant plus de 4 % dans le sillage de la publication du rapport sur l'emploi, alors que les banques d'investissements mobilisent de plus en plus de super-tankers pour stocker du brut afin de tenter de jouer le décalage positif que font apparaître les échéances lointaines. Une fois de plus dans ce contexte économique très préoccupant, la balle est dans le camp des banques centrales. La première réunion de l'année de la Banque centrale européenne, jeudi prochain, donnera certainement lieu à une nouvelle baisse de son taux directeur. n15,2% texte
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