La Californie au bord du gouffre financier

On peut comparer cette situation à une avalanche dans la mesure où elle ne cesse de grandir et actuellement, nous sommes en plein dedans, il s'agit d'une véritable crise. » Le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, aime employer des formules chocs pour qualifier la situation budgétaire de l'état dont il a pris les commandes en 2003 à la faveur? d'une autre crise budgétaire. Le « golden state ?», le plus peuplé des états fédérés qui constituerait la huitième économie mondiale s'il s'agissait d'un pays indépendant, est décrit par le gouverneur républicain comme une « victime d'un accident de la route se vidant de son sang ». La semaine dernière, Arnold Schwarzenegger a décrété « l'état d'urgence? » budgétaire pour tenter de combler le déficit de l'Etat qui s'inscrit à 11,2 milliards de dollars pour l'exercice fiscal qui s'achèvera en juin prochain, le plus élevé du pays. Selon les analystes du LAO (Legislative Analyst's Office), il pourrait bondir à 28 milliards de dollars au cours des dix-huit prochains mois, si le parlement de Californie ne parvient pas à s'entendre sur les mesures à prendre. Pour résoudre la situation, Schwarzenegger avait initialement proposé 8 milliards de dollars de coupes claires dans les dépenses publiques, que les démocrates, majoritaires dans ce parlement, ont fini par accepter. Le gouverneur s'était aussi fait l'avocat d'augmentations d'impôts locaux, qui nécessitaient les deux tiers des votes, mais que les républicains ont rejetées. La situation est si tendue d'un point de vue économique et politique que Schwarzenegger a contraint démocrates et républicains à se réunir dans une session spéciale qui pourrait durer quarante-cinq jours. Si elle s'achève sans qu'un compromis soit trouvé, ces élus ne pourront, en vertu de l'état d'urgence décrété par le gouverneur, légiférer sur tout autre domaine que le budget. sous-estimationPour le California Budget Project, la situation actuelle est attribuable à une sous-estimation de la crise économique par les conseillers de Schwarzenegger. Les documents de travail de « la session spéciale décrétée par le gouverneur anticipent des recettes fiscales pour l'année fiscale 2008-2009 inférieures de 10,7 milliards de dollars à celles retenues pour boucler le budget?? », voilà quelques mois note le « think tank » de Sacramento où siège le parlement. La Californie, où la spéculation immobilière a été plus vive encore que dans le reste des états-Unis, affiche un taux de procédures de saisies record et a perdu 136.000 emplois dans le bâtiment en deux ans. Inscrit à 8,2% contre 6,7% au niveau national, le taux de chômage est aussi l'un des plus élevés du pays, après ceux du Michigan et de Rhode Island, deux états durement frappés par la désindustrialisation. Le Milken Institute, un centre de recherche de Santa Monica, craint que le chômage bondisse à 9,9% en Californie au début 2010 du fait de la chute de la consommation des ménages, qui affecte le secteur de la distribution, mais aussi des plans de licenciements qui se profilent dans l'industrie. Relativement épargnée par la crise, la high-tech commence à tailler dans ses effectifs, Sun Microsystems, Symantec et National Semiconductor figurant parmi les groupes à avoir récemment annoncé des charrettes. La chute du marché actions a aussi un impact dramatique sur les finances de l'état, 1% de ses habitants les plus fortunés contribuant à la moitié de sa collecte d'impôts sur le revenus. Dans ce contexte, l'état de Californie a prévenu que ses caisses risquent d'être totalement vides à partir de février et qu'il pourrait alors commencer à retarder les paiements aux entreprises qu'il emploie ou leur signer des reconnaissances de dette. n ++BSD++ NePas supprimer n signature++BSF++© Getty Images/AFP
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