Les banques enclenchent la baisse des taux sur les prêts à l'habitat

Mieux vaut tard que jamais. Après une période d'attentisme, les grandes banques généralistes ont commencé, quoi que timidement, à baisser les taux d'intérêt sur les crédits à l'habitat.La tendance n'apparaît pas encore dans les derniers chiffres de la Banque de France, qui indiquent une très légère progression du taux moyen, de 5,03 % en septembre à 5,06 % en octobre. De fait, les banques ont traîné les pieds pour répercuter la baisse des taux observée depuis octobre sur les marchés financiers, préférant reconstituer des marges écrasées par la vive concurrence des dernières années, lorsque le crédit immobilier servait de produit d'appel. Une période révolue : les banques, dont les fonds propres ont souffert de la crise du subprime, n'envisagent plus de prêter à prix cassé, d'autant que le risque de défaillance est orienté à la hausse.Reste que la décrue tant attendue des taux s'est bel et bien amorcée en novembre. « Les taux immobiliers à 20 ans, qui s'élevaient à 5,40 % en moyenne mi-octobre, sont passés sous 5,20 % depuis la mi-novembre », indique Maël Bernier-Resch, du courtier en ligne Empruntis.marges en croissanceEt ce n'est qu'un début. Les taux dits « sans risque » des titres d'État, qui servent de socle au marché, se sont fortement détendus sur les marchés financiers, passant de 4,4 % le 31 octobre à 3,48 % le 3 décembre, avant de remonter autour de 3,60 %, et les primes de risque sur les banques ont entamé leur décrue. Celles-ci vont donc pouvoir accentuer la baisse des taux tout en maintenant, voire en continuant à accroître leurs marges. « Les taux devraient toucher la barre des 5 % à la mi-janvier », prévoit Maël Resch, qui souligne qu'une baisse de 0,40 point sur un prêt de 200.000 euros équivaut à une économie de 12.000 euros. La décrue devrait du reste être plus rapide dans les réseaux généralistes, car les spécialistes et les banques en ligne avaient pris les devants dès le mois d'octobre.Combinée à la baisse des prix immobiliers, qui semble se confirmer au quatrième trimestre, la détente sur le front des taux pourrait redonner des couleurs au marché du crédit à l'habitat, qui en a bien besoin. Le volume des transactions s'est en effet effondré de 21 % en un an, à 117 milliards d'euros sur les douze mois menant à octobre. Au point d'atteindre son plus bas niveau depuis mai 2005.BENJAMIN JULLIEN
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