La City s'attend à une vague de licenciements

Au moins 12.000 emplois vont être supprimés dans la finance au premier trimestre en Grande-Bretagne, et ce n'est qu'un début : la tendance devrait ensuite s'accélérer. L'avertissement vient du CBI, le patronat britannique, dans son étude trimestrielle sur la finance publiée aujourd'hui. « L'industrie des services financiers voudrait oublier 2008, mais, malheureusement, elle va rester sous pression début 2009 », estime John Cridland, le vice-directeur du CBI.Ayant interrogé courant décembre 87 des plus importantes institutions financières britanniques, le CBI dresse une image noire de leur situation. Au total, 59 % des entreprises affirment que leur volume d'affaires a baissé, et seulement 17 % estiment qu'il a augmenté. La différence de ? 42 % est légèrement meilleure qu'il y a trois mois, mais reste parmi les pires résultats jamais enregistrés depuis le début de l'étude en 1989.Du côté de l'emploi, une balance (différence entre recrutements et suppressions de postes) de ? 23 % des entreprises, qui affirment avoir licencié du personnel au dernier trimestre, une tendance qui devrait s'aggraver au premier trimestre (une balance de ? 35 %). « Il y a eu de nombreux exemples de licenciements annoncés, mais ceux-ci ne se sont pas encore concrétisés parce que cela prend quelques mois à mettre en place, explique Lai Wah, du CBI. Le rythme des pertes d'emplois devrait donc s'accélérer. » Le CBI estime qu'environ 10.000 personnes ont déjà été licenciées au quatrième trimestre 2008, après 5.000 au troisième trimestre. Des chiffres à comparer à 350.000 emplois dans la City avant la crise.John Cridland, vice-directeur du CBI, avertit qu'aucun optimisme n'est possible tant que les banques ne se remettent pas à prêter. Or, l'écart entre les banques qui affirment qu'elles vont continuer à prêter pendant les trois prochains mois et celles qui vont réduire leurs crédits est négatif de 32 %. Chez les prêteurs immobiliers, le chiffre est abyssal : ?89 %. « Le flot de crédit auprès des entreprises reste limité et des firmes viables se trouvent face à un coût du crédit prohibitif, explique John Cridland. Le gouvernement doit prendre de nouvelles mesures pour résoudre ce problème. » Il estime qu'une deuxième vague de recapitalisation bancaire pourrait être nécessaire. Il demande aussi à ce que Downing Street ne mette pas trop de pression sur les banques pour qu'elles assainissent leur bilan à court terme, au risque de complètement les asphyxier. Mais toute action prendra du temps : l'immense majorité des entreprises financières (86 %) estiment que le retour à des conditions « normales » des marchés financiers prendra plus de six mois. Éric Albert, à Londres
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