Déchu, l'or noir redevient combustible

Euphorique, pendant le premier semestre 2008, le sentiment des investisseurs à l'égard du pétrole s'est autodétruit sur la seconde partie de l'année. Les prix élevés du premier combustible du monde n'ont pas seulement tué une partie de la demande, en accélérant l'inflation, ils ont aussi contribué au ralentissement économique global constaté sur la seconde moitié de 2008. Car malgré la forte chute des cours après leur plus-haut historique de 145 dollars à la mi-juillet, le prix moyen du baril sur l'année s'établit à 100 dollars. Comme pour la plupart des matières premières, le pétrole a manqué en première partie d'année, avant d'inonder le marché sur la seconde. Ce qui a incité les pays producteurs à réduire, par trois fois, leur production. Si la furtive chute des prix en dessous des 40 dollars fin décembre a contribué à alléger le coût de l'énergie pour les consommateurs, la volatilité inégalée du baril sur l'année 2008 a entraîné de nombreux dommages collatéraux. Dans la finance notamment, où les banques se sont brûlé les ailes sur les opérations de gré à gré (OTC) qu'elles proposaient aux entreprises, sans recours aux chambres de compensation. UBS, Merrill Lynch, Goldman Sachs et, bien sûr, feu Lehman Brothers ont d'ailleurs fermé ou fortement réduit ces activités. projets mis en sommeilDans l'industrie, nombreux étaient ceux qui se couvraient sur les marchés d'une hausse des prix du baril vers les 200 dollars. La baisse les a conduits à enregistrer de lourdes pertes, à l'instar de Cathay Pacific, qui a laissé 1 milliard de dollars sur le marché à terme. Les compagnies pétrolières revoient petit à petit leurs projets d'investissement : à 40 dollars, nombre de barils ne couvrent pas leur frais d'exploitation. C'est notamment le cas de projets d'extraction de pétrole des sables bitumineux du Canada, dont beaucoup ont été mis en sommeil sur le dernier trimestre 2008. D'autres forages sont remis en question, qui concernent soit du gaz, soit du pétrole, les prix du gaz étant largement liés sur le long terme à ceux de l'or noir. A. R.
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