Restaurer la confiance, le défi 2009 des régulateurs

Crise financière, scandale Madoff : l'année 2008 est allée de mal en pis. De fait, l'année 2009 s'ouvre sur un vaste chantier : celui de la restauration de la confiance. En pleine débâcle boursière, au lendemain de la chute de la banque Lehman Brothers, les régulateurs ont paré au plus pressé. Pour tenter de stopper l'hémorragie, ils ont prohibé les ventes à découvert sur les valeurs financières, accusées d'accélérer la chute des cours et d'éroder la confiance dans les établissements de crédit. Depuis, la Securities and Exchange Commission (SEC) aux États-Unis et la Financial Services Authority (FSA) en Grande-Bretagne ont levé l'interdiction. D'autres, dont l'Autorité des marchés financiers (AMF) hexagonale, réfléchissent à un régime permanent.Les agences de notation, critiquées pour avoir surnoté des titres représentatifs de portefeuilles de créances, ont vu leur statut changer. La SEC a durci ses règles. Bruxelles a exigé leur enregistrement sur le Vieux Continent et prohibé tout conseil à une société notée ou sur le montage d'un produit. Le projet de règlement présenté à la mi-novembre par Charlie McCreevy, le commissaire au Marché intérieur, reste soumis au Parlement européen. Mais le ton est donné : pour les agences, l'autorégulation a vécu.prise en charge du risqueMarchés et entités non régulés pourraient bien être les prochains dans la ligne de mire. En vue du G20 convoqué le 2 avril à Londres, l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) planche sur les moyens d'augmenter la transparence et la surveillance de ces segments et acteurs jugés opaques. Le marché des dérivés de crédit, parmi les plus sensibles à la crise, fait l'objet de la plus grande attention. En achetant un contrat de couverture (« credit default swap »), les intervenants se couvrent certes contre le risque de défaut d'un émetteur de dette, mais ils substituent, de fait, à ce danger un risque de contrepartie. Avec la chute de la banque Lehman Brothers, beaucoup ont compris l'intérêt d'une chambre de compensation, qui prend en charge ce risque en s'interposant entre acheteurs et vendeurs. Pas suffisamment, toutefois, au goût de Charlie McCreevy, qui menace de légiférer.L'encadrement des rémunérations des opérateurs de marché, le contrôle interne sont autant de remèdes additionnels propres à restaurer la confiance. Cela suffira-t-il ? Certains politiques veulent aller plus loin. Aux États-Unis, les critiques pleuvent après l'échec de la SEC à débusquer la fraude Madoff. De fait, c'est l'approche même de la régulation, dans ses objectifs (surveillance, évaluation des risques) comme son architecture, qui pourrait être remise en cause. C. FR.
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