Le Brésil lance une alerte sur la production de café

L'assèchement du marché du crédit risque de donner un goût amer aux matinées de millions de buveurs de café. Le gouvernement brésilien est formel : au terme d'un cycle de deux ans d'expansion, la productivité des plants de café risque de se réduire, et la production du numéro un mondial devrait reculer de 20 % en 2009. Le pays ne devrait exporter que 25,1 millions de sacs (de 60 kg), alors que le manque de financement limite l'accès aux fertilisants et aux insecticides. Las, le café ne sera pas « bio » pour autant. Mais « plutôt de mauvaise qualit頻, prévient un négociant, qui souligne que le phénomène risque de ne pas rester circonscrit au Brésil.Consommation en hausse Dans les autres pays producteurs, du Vietnam à la Colombie, le même scénario pourrait faire tache d'huile. Des cerises endommagées ou desséchées ne protègent pas assez les grains, qui se gâtent à leur tour avant d'être cueillis. Ce qui risque de donner, au final, du café plus amer. Et paradoxalement plus cher. Car, en l'absence de pesticides, un champignon (ochratoxine) peut se développer sur les grains et les rendre impropre à la consommation, ce qui réduirait encore un peu plus la production attendue en 2009. « Les intervenants sont préoccupés par la taille de la récolte, d'autant que les stocks ont réduit ces derniers temps », précise un analyste londonien. De son côté, la consommation mondiale ne cesse de progresser, non seulement dans les pays producteurs comme le Brésil, mais aussi en Russie, ainsi que dans une moindre mesure en Inde et en Chine. Au total, la demande progresse de 2 % selon l'International Coffee Organization, avec 128 millions de sacs de 60 kg engloutis en 2008.Sur le Liffe Euronext, les échanges de contrats se sont emballés, doublant entre novembre et décembre avec 106.480 contrats échangés sur le dernier mois de l'année, alors que les échanges restaient stables sur le cacao ou le sucre. Un mouvement qui pourrait, selon un analyste, s'expliquer par le réequilibrage des fonds indiciels. La part du café dans l'indice Dow Jones-AIG a en effet été revue à la baisse, ce qui pousse les gérants suivant fidèlement la composition des indices à céder des contrats sur le marché à terme. Un mouvement qui n'a pas empêché la livre de café pour livraison en mars de revenir vendredi à un plus-haut depuis trois semaines, avec un gain de 3,22 % à 1.700 cents vendredi. Une tendance qui pourrait se confirmer ? si la demande de café se maintient malgré le ralentissement économique. Aline RobeRT
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.